jeudi 31 mai 2007

Ils se sont fait la belle - Parrains & Caïd II

J'ai lu lors de sa parution le précédent livre de Frédéric Ploquin, Parrains & Caïd, considéré comme le Who's Who du grand banditisme Français, et qu'on pourrait titrer également : Ce Milieu qui nous entoure. Même si j'avais regretté, à sa lecture, une surexposition des braqueurs de fourgons et (paradoxalement) la sous représentation du trafic de drogue, son ouvrage se révélait un document puissant, et sans doute exhaustif. (Le sous-titre du livre était : La France du grand banditisme dans l'oeil de la PJ - ceci expliquant sans doute cela...)

Notre journaliste à Marianne nous prodigue ici son nouvel opus, traçant son sillon, exploitant son filon, suis-je tenté d'écrire, avec un brin de mauvaise foi, mais quand même. Parce que : quelle déception !

Présentation de l'éditeur, Fayard : "Un tour de France inédit des «belles» les plus folles, les plus cocasses, les plus dures, les plus kamikazes, les plus sportives, les plus rusées, les plus fraternelles, les plus aériennes et les plus amoureuses de ces trente dernières années." C'est effectivement une longue litanie, parfois intéressante, souvent fastidieuse, des "plus belles évasions", de celui fiché au grand banditisme - plusieurs pages - au simple escroc - un paragraphe ou deux, tout au plus. Bref, un recensement, présenté comme novateur, mais sans grand intérêt - j'aimerai d'ailleurs qu'on m'explique où, justement, il réside, l'intérêt. Après ce sera : Les braquages les plus fous ou La folle histoire des machines à sous (remarquez, il y en aurait des choses à raconter là dessus...)

J'avais parfois le désagréable sentiment d'une succession de notes, qui, ressorties du placard, furent classées puis compilées pour en faire un livre, livré avec en bonus des avant-propos - que ce soit pour l'ouvrage, en général, ou en introduction de chapitre. Ces introductions sont d'ailleurs ce qu'il y a de plus passionnant, parce que l'auteur va un peu plus loin que : 'ils ont détourné un hélico' ou 'il s'est enfui en sortant les poubelles de la prison'. Elles donnent, paradoxalement, un peu de chair à tout çà. Pour preuves : les récits ne concernent (presque) pas des cavales et le texte le plus fort est cet extrait d'un courrier de détenu, mis en exergue au tout début du livre :

"Dans le milieu, comme dans tous les milieux, il a de tout. Et même des sales mecs, et même des mecs exceptionnels. Mais, comme c'est un monde violent, ça se remarque plus. Les voyous haïssent les lois, les contraites, tout ce qui peut entraver leur sens de la liberté. Ce sont des mecs qui marchent à l'affectif. Et c'est pourquoi, s'ils sont aussi capables de remplir une tête de balles de 11,43, ils sont capables d'aller arracher un mec en prison au risque de leur vie, sans le moindre calcul. (...) Et pour ça, comme pour braquer une Brink's ou un dépôt de fonds, ils faut des couilles en béton."

Ou alors, mon reproche, ce manque d'un je-ne-sais-quoi, peut se résumer dans cette citation de William Styron (cité par Pierre Assouline dans ce post) :

"Un écrivain peut, si son art est assez fort, faire passer à travers la fiction certaines intuitions importantes, une certaine vision intuitive, un certain savoir sur la vie de ses contemporains, ou l’histoire, qui est le sien propre… et non pas celui de l’historien professionnel, du sociologue ou du commentateur académique. En fait, si on met assez de métier, de passion et d’intelligence dans la création d’un roman, on peut vraiment crée un mini-univers qui peut être bien plus convaincant, voire plus vrai, que les instructions des érudits. Et si on était fidèle à sa vision des choses, totalement libre de son imagination tout en trahissant jamais l’exactitude historique, on pourrait éclairer le monde des camps de concentration nazis ou de l’esclavage des Noirs de façon unique, qui force l’attention et la compréhension mieux qu’aucune documentation ne le fera jamais."

De la différence entre les documents et Romanzo Criminale.

Youn Sun Nah












J'ai lu, il y a quelques mois, un petit insert dans les Echos-Week-end, qui disait à peu prés ceci : ce qu'il y a de plus novateurs, de plus ambitieux, de plus sensibles sur la scène jazz actuelle, nous vient de Corée. Elle se nomme Youn Sun Nah.

Je me suis donc précipité à la Fnac des Ternes, en pure perte. Et je suis passé à autre chose... jusqu'à cette semaine. Et c'est un miracle de beauté.

" Les mots sont souvent superflus pour rendre l'émotion de la musique."nous dit un article de Jazz Break. Alors laissons-là chanter.... sur myspace.

mercredi 30 mai 2007

Le roman de l'origine

Il y a quelques mois, j'avais lu ce post de Pierre Assouline, intitulé Les aventures de “L’Origine du monde” . Depuis, Le Roman de l'origine, de Thierry Savatie était resté dans un coin de ma tête... jusqu'à hier, où je l'ai acheté, et commencé.

Il y a des livres que nous sommes fiers d'avoir lu - comme un exploit sportif, la traversée d'un désert ou l'escalade de la face Nord de l'Everest : Ulysse, Les Bienveillantes, Au dessous du Volcan. Personnellement, l'escalade...

Il y a les auteurs que nous sommes fiers d'avoir rencontré - ils trouvent une place dans notre intimité, nous construisent - Borges, Raymond Carver ou René Char... Souvent, ils sont devenus une présence, au-delà de la littérature, il y a l'espoir de les rencontrer à nouveau, un livre non lu, une nouvelle édition, une nouvelle traduction... une nouvelle voix, un retour, une éternité, surtout.

Et puis, il y a les livres que nous aimons au hasard d'une rencontre - parce qu'ils nous sont uniques, différents, ils deviennent notre référence. Mécano intelligent de nos neurones, souvent ils s'inscrivent indélébiles, ne sont pas (ou peu) réédités, ou bien, ce sont des romans de gare, des succés : peu importe, puisqu'ils nous façonnent - très divers, très différents : une histoire, réelle ou imaginaire (mais l'imaginaire devient réel, n'est-ce pas...) : L'histoire inhumaine, Au sein de la Maison Blanche, Monk... etc, etc.

C'est ce type de livre que devient pour moi Le roman de l'origine. Et c'est un sentiment magique. Une excitation qui part de l'épine dorsale jusqu'à la base du cou...

lundi 28 mai 2007

4 mois, 3 semaines et 2 jours

CANNES, 27 mai 2007 (AFP) - Le film "4 mois, 3 semaines et 2 jours" du Roumain Cristian Mungiu a obtenu dimanche la Palme d'or du 60e Festival de Cannes, a annoncé le président du jury, le cinéaste britannique Stephen Frears. "Pour moi c'est un peu un conte de fées", a commenté Cristian Mungiu, 39 ans, sous des applaudissements très nourris. "J'espère que cette Palme d'or sera une bonne nouvelle pour les petits cinéastes des petits pays, car il semble enfin qu'on n'ait plus besoin de gros budgets et de grandes stars pour faire une histoire que tout le monde écoutera", a-t-il poursuivi"

Depuis plusieurs mois, je tanne (en vain...) mon compère pour trouver un sujet, un scénario, un concept... d'un petit film malin. Dans le même contexte, quand je lis l'évolution du projet Pop Corn d'Aurélie, je ne peux qu'être admiratif. Alors, c'est vrai : la foi importe plus que la raison - il y a un an, le projet n'existait pas ; il y a six mois : il n'avait pas d'argent - dimanche 27 mai 2007 : palme d'or à Cannes.

Ce n'est pas un sujet sexy - mais au-delà, pour le principe, cela mérite de se poser un certain nombre de questions, et d'y apporter des réponses. Il est vrai aussi, que le fossé se creuse entre les films à gros budget (+ 7 M€) et ceux à petit budget.

Just do it, camarade. Just do it.



Le blog, et moi et moi et moi...

Il y a de multiples blogs - ici, je voudrais juste parler de la fonction "commentaire(s)".

Par exemple, sur celui de Guy Birenbaum, ils sont pour sûr très politisés, mais rarement pertinents : c'est un flux, un fleuve d'imprécations, de ressentiments, d'accusations, de débats façon café du commerce, que, si j'aime bien ses post, ne sont guère lisibles ; c'est une distraction vite fatiguante. A contrario, ceux des lecteurs de Transnets sont souvent si pointus, qu'il est rare que j'ose m'y aventurer. Alors, certes, ils sont moins nombreux (plusieurs centaines contre quelques uns...) : mais alors, quelle diversité, quelle intelligence ! L'intelligence collective, c'est en fait, par petites touches, l'expression de sensibilités, de détails, de points de vue différents, mais complémentaires, qui, au final donnent une pleine et entière analyse du sujet. Enfin, c'est souvent mon sentiment en lisant l'ensemble.

(Je reprend pour partie mon commentaire sur le le post suivant, La blogalaxie s’essouffle, sur le blog et moi...)

A tire plus personnel que technique, je me sens un peu à l’étroit dans les fonctionnalités du blog tel qu’il est aujourd’hui. Je me discipline pour écrire (presque) tous les jours, et mes capacités d’informaticien, même du dimanche après midi, restent limitées : j’ai du mettre plusieurs jours pour comprendre comment inclure une vidéo de Daylimotion, c’est dire… Peut-on envisager une professionnalisation du blog, non pas comme “journaliste”, citoyen ou pas, mais comme un outil à la fois de travail (notes, liens permanents, et bien sur, vitrine) ? De fait, nous pouvons mettre à disposition plusieurs parties (par onglet, par exemple, plus que par “rubrique”) : son travail (articles, nouvelles, romans - en PDF ; ou ses photos, vidéo, etc), pour l'aspect vitrine, expression de son ego. Mais aussi, une mise à disposition de ses notes, de ses liens, de choses vues ou entendues, de sa revue de presse… Je sais que ces fonctionnalités existent déjà, mais l’aspect “chronologie inversée” impose une limite de journal intime (même dans le cas des classements en links ou en “concepts”). Bref, il nous faudrait une étapes en plus de simplification, une forme plus aboutie, plus simple… entre ce que propose Ipernity et Netvibes : pour une expression des potentialités de chacun, dans notre diversité, pour une stabilisation et un expression meilleur dans la blogosphère.

Par exemple, quand je vois ce qu'en à peine deux jours Erwin arrive à faire, à utiliser, à inclure : les tags, les "Listen here"... je pense qu'il y a des choses à proposer aux internautes. Enfin, je crois...

vendredi 25 mai 2007

Un peu de lecture pour le week-end


Je vous met en lien une "anthologie d'articles publiés sur [le site de François-Bernard Huyghe] autour du thème des rapports avec le pouvoir et l'information sur Internet à l'ère du Web 2.0 à télécharger ci-dessous." : ici


Juste une ou deux remarques, et un regret, au préalable.


La remarque concerne un point de détail : Zbigniew Brzeziński n'était pas Vice-Président de Jimmy Carter, mais son Conseiller à la Sécurité Nationnal. Ensuite, peut-être une mise en forme plus élaborée, un peu plus sexy (photos, dessins, liens hypertextes...) aurait été nécessaire. Ce texte parle du web 2.0, dans la mise en page d'une aride thèse universitaire... C'est un peu dommage - paradoxal, anthinomique.

Le regret : l'auteur ne se livre à aucune prospective, même pas une esquisse. C'est un regret puisque s'il en dessine les tendances, il ne continue pas les lignes. Le lecteur attend un avis, qu'il aille au bout de sa logique et de sa démonstration. En quelque sorte, l'auteur se met pas en danger.

Mais, c'est un texte d'une grande qualité, un panorma complet, exhaustif, tout en étant synthétique. Bonne lecture.

De l'ordre dans ma vie



Cher Sysiphe,

Je voudrais juste te dire que ton commentaire (que je reprends pour ceux qui n'étaient pas là) : "Aah, Michel, tout et n'importe quoi pour ne pas te mettre sérieusement au boulot... " - trotte dans ma tête comme un mantra, une obssession, une mise au point, une cible intime - "poum", la tête explose, et le corps aussi... : une seule balle...

Depuis, les mauvaises nouvelles s'enchaînent, un effet papillon à toi tout seul...

Sympa, trés sympa...

jeudi 24 mai 2007

L'Homme qui aimait des femmes


Lu sur Wikipédia, sur L'Homme qui aimait des femmes de François Truffaut

"C'est un film clé qui sert de référence pour observer le changement de notre société en matière de mœurs. Le personnage de Morane, tourmenté et solitaire qui inspirait de la sympathie à l'époque, serait vécu aujourd'hui comme un pervers débauché et marginal."

Une question : comment peut-on écrire ce genre de connerie ?


Proverbe chiracien


«Les merdes volent en escadrille.»

mardi 22 mai 2007

Pierre-Gilles de Gennes...

"Le physicien français Pierre-Gilles de Gennes, Prix Nobel de Physique 1991, est décédé vendredi à l'âge de 74 ans, a annoncé mardi sa famille" (AFP)


C'est un jour de tristesse.

A lire, ces articles du Monde daté d'aujourd'hui...

Pierre-Gilles de Gennes, prix Nobel de physique en 1991

et Un libre penseur au service de multiples causes

lundi 21 mai 2007

Le cinéma, demain ? Non : aujourd'hui...


Deux articles du Figaro du 18 mai 2007,

Hollywood fascine les fonds d'investissement

Extrait - pour comprendre l'économie des Studios, et du cinéma : "Pour les spécialistes de la production hollywoodienne, « un studio perd de l'argent sur un tiers de sa production, en gagne beaucoup sur un autre tiers et équilibre à peine sur le dernier ». Un modèle financier qui séduit les marchés. D'autant que des intermédiaires efficaces proposent des bases de données permettant de croiser les performances des films et celles des professionnels du secteur."

En poussant le raisonnement un peu plus loin, la production cinématographique est aussi, peut-être même surtout, une gestion du risque, comme un assureur, ou plutôt, comme un promoteur, dont la question première est : comment financer le projet (le film) ; ou en d'autres termes, par quels montages juridiques et financiers, comment, aprés avoir mutualiser les risques, privatiser les profits.

Extrait : "Le cinéma européen doit faire face à une révolution financière. Il n'y a pas d'intermédiaires, ces facilitateurs qui font le pont entre les investisseurs et les distributeurs ou producteurs. Ce sont eux qui expliquent la logique d'investissement aux investisseurs appuyés sur des bases de données historiques qui donnent une idée précise des performances passées et font des simulations sur l'avenir. Même si elles sont toujours incertaines, ces projections sont indispensables pour les investisseurs. Mais l'inorganisation du marché européen pèse davantage. (...) Cette situation est-elle irréversible ?
Non, ne serait-ce qu'en raison du surplus d'argent qui cherchera à s'investir en Europe après la saturation du marché américain. Les bénéficiaires seront les sociétés de distribution ou les pro­ducteurs bénéficiant d'une distribution garantie, offrant une large gamme d'oeuvres à financer et sachant s'adapter aux requêtes et aux méthodes des investisseurs. Il est indispensable pour les ­producteurs et distributeurs européens de se doter de moyens financiers plus importants, déconnectés de toute variable fiscale ou contrainte de diffusion, pour préserver leur in­dépendance éditoriale et assurer leur capacité de développement."
Ces phrases sont importantes : de l'influence de la télévision sur le corpus cinéma...

Lire en parallèle, ces deux autres articles, paruee sur le site Ecran.fr (déjà mis en lien ces derniers jours pour le premier)


"Si le déluge techno a fait prendre un coup de vieux à la salle de cinéma, pousse-t-il Cannes et son marché vers les oubliettes ? Car cette cohabitation et cette concurrence forcenées des écrans ne répondent pas à la question essentielle : quels contenus pour nourrir ces fenêtres ? Sans aucun doute, le cinéma reste encore le fournisseur numéro 1 de cette tuyauterie. Il en est même tout à la fois le parangon et le produit d’appel. Quand Sony lance sa PSP, console de jeux portable, il n’oublie pas de l’équiper d’un écran d’excellente définition pour permettre d’y regarder des films dans de bonnes conditions. "

"S’interroger sur ce que sera le public de demain, c’est se demander ce qu’est à proprement parler la pratique du cinéma. Parler de la pratique d’un spectateur qui fréquente le cinéma ne suffit pas. Il faut aussi que le cinéma représente quelque chose qui compte pour lui. Une pratique, c’est à la fois une fréquentation et une représentation."
Ces articles - quatre en quelques jours - sont autant de confirmations, de ce sur je pressens maladroitement depuis plusieurs mois (voire, des années) : tout est lié : les révolutions technologiques, sociologiques et artistiques, ne forment qu'un seul et unique mouvement, aux ramifications plus intimes, les plus prégnantes de l'Homme.

Mais comment "offrir une large gamme d'oeuvres à financer et sachant s'adapter aux requêtes et aux méthodes des investisseurs" ? Quelle réponse, Mister Fred apporter à cette question ?

L'art de voir autre chose...


Speed
envoyé par jagged94

C'est le genre d'image un peu vaine, mais trés jolie - imaginez ce qu'on pourrait en faire avec un peu d'imagination ?

Vidéo découverte sur Rue89.

dimanche 20 mai 2007

I.R.M

- Avez-vous un pace-maker ? Un accessoire auditif ? Des métaux dans le corps ? travaillez-vous la soudure ?
- Non. Ni éclats d'obus, même pas de balles traçantes.

- Etes-vous claustrophobe ?
- Pas jusqu'à ce jour...

- Lunettes, montre, pull, ceinture, chaussures : sur la table. Restez-là, je reviens vous chercher dans quelques instants, après la fin de l'examen en cours.

J'ajuste mes tennis, bien parallèles au pied du tabouret. Je me laisse aller au fin fond du fauteuil de consultation. Je ferme les yeux - serein. Suis assez fière de moi, va savoir pourquoi.

Elle vient me chercher ; elle est assez jolie, brune, petite... - je la suis, je rentre dans la pièce. C'est un peu 2001 - L'odyssée de l'espace : un long banc étroit, une fine pièces de lin : je m'allonge, la tête entre-deux, enserrées par des cales en mousses qu'elle dispose sur mes oreilles - délicatement, presque avec tendresse (je fabule déjà) : "pour le bruit." Et les secousses, aussi.

Mon corps entre dans le tunnel, un bruit étrange, un rythme, un souffle, un beat... Ou alors, une fusée, au départ, Cap Canaveral, module restreint. Je dois rester statique ("ne pas bouger, ça va durer un quart d'heure"), une statue de sel bombardée d'ultra-son, d'ondes bizarres, par fraction compacte. Du bruit, beaucoup de bruit - avec une grande solitude apaisante.

Finalement, le bruit de l'I.R.M, c'est un peu de la musique industrielle.

Sinon, je n'ai pas les résultats - et de toute façon, ils seront anecdoctiques.

vendredi 18 mai 2007

Reporters

Un post sur Reporters, série sur Canal + : "le quotidien de deux rédactions - celle d'un grand quotidien et celle d'un JT - est dépeint avec un réalisme fort."

Extrait de la note d'intention : "Avec eux, on traverse des univers, des codes, des atmosphères qui tiennent tantôt du polar, du mélodrame, du thriller ou du film politique...Autant de matière où puiser des histoires. Celles que nous racontons ici sont parfois inspirées de faits réels, mais il est arrivé qu'au cours de l'écriture, l'information nous rattrape justement -avec pour conséquence curieuse d'écrire un jour une scène fictive qu'on avait l'impression de retrouver le lendemain des journaux."

J'ai bien aimé les épisodes de mardi - c'est dense, réaliste, les acteurs sont plutôt pas mal. "Ca sent" le vrai, souvent le vécu. Mais j'ai un bémol : pourquoi tant d'effets de manche, vouloir sortir des "bons mots" comme si la parole, les aphorismes, les synthèses lexicales importaient plus que les scénes, que l'action. Pourquoi faire de l'esbrouffe, surligner l'action et les personnages, avec une caméra qui bouge, un plan sur un visage un poil trop long... Les sujets sont suffisament forts, les scénes et les acteurs parlent d'eux-mêmes : pourquoi donc ajouter un dialogue, une explication, même silencieuse ?

Exemple, vers la fin du 3e épisode : l'enterrement d'un journaliste enlevé et exécuté. Article du jour : premier éditorial, démonçant l'immobilisme du gouvernement : le ministre de l'intérieur (ersatz de Sarkosy embrassant un journaliste du Monde ?), s'approche et embrasse la journaliste en question. Gène, regards des autres... S'ensuit non pas un, mais deux dialogues : l'un expliquant le regards de ses confrères, la machine à rumeurs en route ; l'autre exprimant les sentiments de la journalistes avec un des affidés du ministre. Pourquoi ces échanges ? Qu'un ministre dans un moment de douleur pour une famille et une profession embrasse une journaliste (d'un journal 'd'opposition' qui plus est) suite à un des ses éditos : voilà une séquence forte, explicite. Mais ces deux dialogues gachent, cachent les regards, les visages : anhilent par trop de raisonnements la force du moment.

Et c'est comme cela tout au long de la série - c'est fatiguant. Et frustrant. Ca me fait penser à deux choses. A ces dessins que l'on fait parfois, à ces textes que l'on écrit et auquels on ajoute une touche de couleurs, un mot, une ponctuation : le geste de trop qui enlève la grâce qu'on avait par mégarde atteint. Ou alors à cette anecdocte racontée par Jean-Pierre Jeunet. Aprés la première projection test réussie d'Alien 4 - La Résurrection, les producteurs lui ont demandés d'ajouter des dialogues explicatifs sur certaines scénes pour accroitre l'audience potentiel, pour que le moindre péquin du Texas puisse comprendre l'action et les séquences.

C'est donc mon bémol sur Reporters : les effets sont de trop, et les dialogues explicatifs, inappropriés. C'est stupide parce qu'inutile ; c'est inutile, parce que le public potentiel de la série n'est pas le même que celui de Joséphine Ange Gardien.

Messieurs les diffuseurs, les producteurs ou les directeurs de collection : soyez un tant soit peu intelligents et modestes - laissez faire la force de l'action, des séquences, la puissance des acteurs. Oui, laissez leur un peu de liberté, pour exprimer par l'image, sans être explicatif mais véritable. Ayez confiance aussi en votre public. Ca nous changera. C'est une dernière marche.

A contrario, pourquoi les effets de Dexter ne m'ont pas génés ? J'ai adoré Dexter - les effets ne viennent pas rajouter à la force des séquences, mais, un peu en deça, ils en renforcent l'impact. Alors, certes, deçi delà, tout n'est pas parfait, (comme pour les Soprano - non, j'insiste pas...) - mais voilà, la différence est flagrante.

jeudi 17 mai 2007

Découplage

Je vis des moments étranges, une séparation du corps et de l'esprit, une altération de leur unicité.

De leur unité. Mes pas, seulement mes pas, me tenir bien droit, tout cela me demande une concentration exacerbée. Je suis lucide, concentré sur l'impact présent de mon corps, pour ne pas tomber, de ma chaise, du bureau auquel je m'accroche, presque avec passion, sur le trottoir, je fixe un point, mon esprit commande à mes jambes, à mon bassin, pour marcher, invisible aux autres, sans altération. Mes pensées ne peuvent divaguer, je ne peux penser à autre chose qu’à marcher, sinon, je titube. Mon regard se fixe, un pas après l’autre, sur les méandres, des piétons, de nous tous, comme si j'avais bu, alors, que bon, je reste sobre.

Lundi fut assez terrible, mardi, mercredi : aujourd’hui, repos, ça va mieux.

mercredi 16 mai 2007

The Movie Magic is Gone - 2

Cet article sur Ecran : Le cinéma, produit d’appel des nouvelles technologies

Voilà, c'est dit - ce qui était sous-jacent est explicite, expliqué et sans complexes.

(sinon, un trés trés trés grand merci à Florence - sincérement. J'ai des choses à écrire sur mon état actuel, une expérience à tout niveau, comme dire, 'intéressant'.)

mardi 15 mai 2007

The Movie Magic is Gone


Voilà, je suis assez épuisé, mais quand même, je voudrais avoir votre avis sur cet article de Neal Gabler, La magie évanouie, paru dans le Los Angeles Times, et traduit sur le site Ecrans. "On peut discuter des arguments de Gabler, telle sa nostalgie pour un âge d’or du septième art, mais la clarté de son diagnostic est une incitation à une réflexion élargie sur les enjeux d’un cinéma renouvelé."

Mon ami Mister Fred pense que le cinéma va devenir ce qu'est le théatre aujourd'hui : il existera toujours, mais pour une petite frange du public. C'est possible, voire probable, à ceci prés que l'économie du cinéma est différent : plus de moyens, et surtout, plus de produits dérivés, d'économies annexes.

Pour ma part, je pense que le cinéma deviendra de plus en plus un produit marketing, une vitrine. L'article en question explique le changement de mentalité, l'évolution sociologique du public. Extrait : "Une étude récente de Zogby montre que 45 % des Américains qui vont au cinéma ont réduit leur fréquentation des salles depuis cinq ans ; la frange la plus touchée étant celle très prisée des 18-24 ans. Dans le même temps, 21 % des personnes interrogées déclarent ne jamais aller au cinéma."


C'est un texte important, qui mérite débat : mais plus encore, une remise à plat de notre façon de concevoir la dramaturgie, d'écrire pour le grand écran. Une autre façon de produire et de concevoir, aussi. Mais comment ?



dimanche 13 mai 2007

Conversations d'avenirs

En ce soir de flemme, je voudrais juste vous mettre en lien Les Conversations d'avenirs, enregistrées sur Public Sénat. J'en reproduis la fiche :

"EMISSION "CONVERSATION D'AVENIRS"
En quoi les faits d’aujourd’hui ont-ils un impact sur notre futur ? Conversation d'avenirs propose l’éclairage et la vision de
Jacques Attali sur les grands enjeux de demain à travers une actualité passée inaperçue. Chaque semaine lors d’une conversation dans la bibliothèque du Sénat avec la journaliste Stéphanie Bonvicini, Jacques Attali fera partager ses réflexions sur l'avenir à travers le prisme d'un évènement en apparence mineur et local, quelque part dans le monde, pourtant annonciateur de profonds bouleversements."


C'est toujours brillant - et tout compte fait, indispensable à écouter, à comprendre, grâce à sa concision et son intelligence. Dans la même optique, cette émission me fait penser à l'émission géopolitique d'Arte,
Le Dessous des Cartes.... Aprés, nous avons l'impression d'être plus intelligent - et même, si ce n'est qu'une impression fugace, elle est trés agréable...

Je voudrais attirer votre attention sur cette conversation, Qui contrôle le net ? Elle résume comment fonctionne internet, qui contrôle le net aujourd'hui, et surtout son évolution probable...

samedi 12 mai 2007

Marie Myriam


Marie Myriam__________Eurovision 1977
Uploaded by jief75
Juste que ce soir c'est L'Eurovision, et que j'adore cette chanson...

PS de dimanche : Fatals Picards 22e sur 24. Stop. La France n'organisera pas le prochain Eurovision. Stop. objectif atteint. Stop.

Minerve

Je suis tombé, oh, combien ? bien dix fois, quinze fois ? dans ma vie. Des malheurs, des manques, de l'amour, de la détresse. Même en faisant la vaisselle, ou presque, tout à l'heure, à la pharmacie. Le temps passe, je suis jeune, encore. Avec plein de boheur, aussi, présent et à venir. Ou pas.

J'ai une envie forte de me concentrer, peut-être même, écrire. Une envie folle de m'y mettre, de ne plus renoncer. Comment faire pour que ma vie compte, apporte, et donne du sens ? Mes doigts naviguent sur le clavier ; ils les touchent, même le touché des touches, douces, m'aident à écrire. L'intellect conscient n'a que peu de place dans l'écriture, ce n'est que la résultant d'une action qui se passe ailleurs,dans le coeur, les entrailles. Peut-être est-ce cela le secret : écrire vient d'ailleurs, différent.

Depuis ce matin je porte une minerve. Et la semaine prochaine, un IRM. Rien de grave, des vertiges, un trouble sans doute de l'oreille interne.
Je suis tombé trop de fois pour ne pas être confiant. Mais, l'incertitude, çà, j'aime pas.

jeudi 10 mai 2007

Un mauvais génie...

J'ai eu hier soir un malaise, des vertiges, un souffle, je me suis accroché à l'évier (je faisais la vaisselle...), j'ai glissé de tout mon long, mon corps s'est lourdement déplié, ma tête a un peu cogné sur le sol. Les yeux mi-clos, le point de vue est différent, le ciel plus élevé et les voix, lointaines.

C'est assez marrant, un mauvais génie est venu me proposer 1 seul voeu ; j'ai demandé "la paix des sens..."


Ce matin, le parfum des femmes était toujours aussi troublant...


mercredi 9 mai 2007

Politique people ?



Je ne sais pas vous, mais moi je suis abasourdi par le traitement médiatique des quelques jours de repos de notre futur-prochain-président-tout-puissant-de-la-république-gloire-à-lui...

Sincérement, qu'il prenne quelques jours biens mérités sur un yatch de luxe appartenant à un de ses amis... je m'en tamponne un peu, et même beaucoup. On a les ami qu'on a - les siens sont riches : sincèrement, où est la nouveauté ? Me voilà défendant notre futur-prochain-président-tout-puissant-de-la-république-gloire-à-lui... devant un collègue de droite ! Décidément, j'aurais vraiment tout fait dans ma vie... Ce qui est plus inquiétant, plus significatif, c'est qu'après avoir été l'espoir d'un peuple - je vous invite à regarder le clip en lien, c'est hilarant... - enfin, de 53%,06 - le ,06 a son importance...), tenu un discours empli de compassion (en l'écoutant, je me suis dis : "c'est Gandhi !"), le voilà devenu Lady Di !

Le Nouvel Observateur reproduit également les bonnes feuilles de La Femme Fatale, qui dévoile les secrets politiques et intimes de la campagne de la candidate socialiste - à noter que 95% du livre concerne la campagne électorale proprement dite, et non la vie intime du couple Royal/Hollande. Pourtant, pourtant, je n'aime que toi, chantait Aznavour...

Vous allez me dire : c'est bien mérité. Mais, je ne crois pas. Je pense que c'est la suite logique d'une vacance, d'une décompression aprés le trop plein ; la volonté de poursuivre l'aventure, de combler ce no man's land institutionnel. Le tout mélangé à la dérive people...

Bref, de Gandhi à Lady Di, de l'espoir (de 53.06%) à la réalité de notre époque : finalement, c'est une vraie synthèse, notre futur-prochain-président-tout-puissant-de-la-république-gloire-à-lui... Ca vous pose un homme, et une présidence.

mardi 8 mai 2007

Contre courant



Nathalie Lenoir nous fait remarquer que cette semaine que "trois fictions françaises innovantes font leur apparition sur nos grilles cette semaine: la très attendue sitcom Off Prime sur M6, la série Reporters sur Canal+ et la mini-série fantastique Greco sur France 2."

La fiction française se renouvelle, l'innovation semble (enfin...) avoir franchi nos frontières - c'est heureux mais juste un rappel pour tempérer notre enthousiasme : lundi dernier "c’était Mimie Mathy contre la mafia roumaine, tout un programme…Un épisode suivi par 7 878 000 téléspectateurs et 30,3% de PDM…", soit bien moins que son record absolu, mais quand même... Mais plus j'y pense, plus j'y réfléchis, plus j'analyse et plus j'écoute mon intuition, ce n'est pas à la télévision qu'il faut percer, ce n'est pas à la télévision qu'il convient de travailler : c'est au cinéma.

Là, est l'innovation d'après, le futur, là est le champ des possibles.

La liberté (et sincèrement, c'est le seul intérêt...) qu'offre la télévision, c'est la durée, la dilatation du temps : raconter une histoire non plus de 2 à 9 h (la trilogie des Parrains approche cette durée), mais en un temps indéterminé, plus proche de la vie. Je prend en référence : 24 heures, Les Soprano ou
Kaamelot.

Pour deux raisons : d'abord, pour être toujours à contre-courant (c'est un principe). Ensuite, à cause de la structure même de la production française, cette césure, qui s'accroît entre les films à plus de 7 millions d'euros de budget et les autres. Cette cassure peut se révéler en définitive une fenêtre d'opportunité pour des films où l'innovation formelle et scénaristique s'épanouit avec une réelle accroche du public.

Qu'est-ce que les affaires ? Vendre plus cher que ce que cela nous a coûté. Qu'est-ce que produire ? S'assurer le couvrement du coût de production avant même la sortie en salle : c'est mutualiser le risque à des partenaires, qui en payant achètent un contenu pour des tuyaux. Or, une maîtrise des budgets allié à cette innovation va très vite s'avérer nécessaire : le bon résultat du cinéma français en terme d'entrées n'est pas nécessairement traduit dans les chiffres (non pas du coté des producteurs, mais du cote de celui des distributeurs : voire la déconvenue de Studio Canal Vidéo avec Les Bronzés 3...).

PS : en réponse à Sysiphe et à Laurie, deux trois points : d'abord, c'est sympa de me mettre la tête sous l'eau ainsi... Ensuite, j'essaie de travailler sérieusement, plus en tout cas que ce qui apparait sur ce blog... Non mais.

Travail, le temps retrouvé

En ce jour férié - pas envie de travailler, d'écrire ou de penser : donc, je recycle, deux articles lus ces derniers jours...

Tout d'abord, cet article du Nouvel Observateur de cette semaine... et sincérement, je suis emballé : Travail, le temps retrouvé... Imaginez : ne plus être astreint à la présence, mais seulement, uniquement, objectivement, à l'objectif.

Lu également un post intitulé Royal -Sarkozy : un peu de lecture avant votre débat : "L’idée de base est que l’on n’innove pas seu. Quatre types d’acteurs jouent un rôle : les inventeurs, les transformateurs, les courtiers (sortent d’intermédiaires qui rendent l’invention disponibles pour d’autres) et les financiers."

Bonne lecture...

lundi 7 mai 2007

Voilà, c'est fini...


... la campagne électorale est terminée, Nicolas Sarkozy est élu - 53,06%. Je reprends donc la une de Libé de ce matin...
La vie nous ramène parfois à la réalité, à la vérité des choses - à l'important. Je me suis passionné pour cette campagne électorale, et pourtant, hier soir, je n'étais ni devant une télévision, ni à l'écoute d'une radio. J'étais avec des amis, invité à une grande tablée... C'était dans ma campagne, des moutons pas loin, des vaches et des chevaux... Les enfants jouaient à chache-cache, les adultes riaient. Mon coeur s'est serré à 20 heures... j'ai eu les résultats peu aprés, au détour d'une conversation. Mais sincérement, quelle importance ?
Cette campagne a anormalement clivé les gens. Le rejet de l'autre 'qui fatalement n'a rien compris', la répétition, parfois mot à mot des arguments à droite, à gauche, les slogans que l'homme (re)prend pour analyse. Simlifier, grossir, répéter... Simlifier, grossir, répéter... Et, çà, çà fait peur - çà, me fait peur, parce le pire n'est jamais loin, parce qu'il est finalement aisé de faire basculer une foule d'un coté ou de l'autre.
Et quoi que nous pensions, peut importe si nous sommes heureux ou dépités - la vie nous ramène à une réalité : notre vie est , et non si loin, dans la télévision. Et même si les actes et les lois auront une influence certaine sur nous tous, face au 'simplifier, grossir, répéter' : que sommes-nous ?

dimanche 6 mai 2007

The Sopranos Final 9 Deaths Promo

Parce que bon, à un moment ou un autre, faut bien nous quitter nous-même pour aller vers les autres et penser à nos chers disparus...


The Sopranos Final 9 Episodes Trailer

Luna Parker - Tes Etats D'Ame Eric

Hier soir, j'ai entendu cette chanson à la radio - je ne sais pas si c'est parce que cela faisait trés longtemps que je ne l'avais pas entendu, ou, si plus profond, elle est associée dans mon inconscient à un souvenir précis... Je ne sais pas... mais j'ai eu un souffle au coeur : je me suis pris 20 ans, d'un coup d'un seul. Ca a irradié tout au long...

Comme Laurie, va falloir que j'arrête les introspections...


Luna Parker - Tes Etats D'Ame Eric
envoyé par djoik

samedi 5 mai 2007

Lorie - J'ai besoin d'amour


Lorie - J'ai besoin d'amour
envoyé par AmandineFan2Lorie


A l'époque, j'avais acheté le disque - et à chaque fois qu'on me prenait la tête au boulot, je disais : "Stop !" et je lançais le CD...

Pour mes filles...

vendredi 4 mai 2007

jeudi 3 mai 2007

Sur le débat d'hier soir...

... voici le meilleur article (de mon point de vue), presse, blog, commentaires divers et (a)variés : À chacun sa victoire, par Nicolas Domenach, sur le site de Marianne.

Les nouvelles fictions du capital


En ce lendemain de débat, je voudrais juste vous demander quelle est l'histoire qu'on nous raconte ? Ou plus exactement : quelles histoires entendons-nous ?

Alors que je cherchais des articles sur James Carville , (L'Express de cette semaine le présente comme "consultant électoral de renom et artisan des victoires de Bill Clinton, réputé seul capable de faire élire un candidat démocrate dans le Sud"), j'ai trouvé hier cet article de Christian Salmon, Les nouvelles fictions du capital.

C'est long (une dizaine de pages), presque un essai - et c'est passionnant. Prenez le temps de le lire, ce soir, dans le métro, dans le train. Personnellement, je ne connaissais pas le "storytelling".

Et je trouve que ça change notre écoute, du débat politique à la publicité...

mercredi 2 mai 2007

Ce soir, je regarde le foot...

Je me suis passionné pour cette campagne électorale - non pas pour les idées, mais pour le jeux politiques et ce qu'il révèle de la nature humaine. Alors, ce soir, je regarde le match de foot (demi-final retour de la Ligue des Champions, Milan AC/Man United) ou alors, des épisodes des Soprano. Peut-être même les deux.

Les Soprano, saison 6 - Partie 1


J'ai acheté ce coffret lundi dernier ; j'en ai déjà visionné la moitié des 12 épisodes. Cette première partie de l'ultime saison est-elle à la hauteur de nos souvenirs, de notre envie, en tout cas de la mienne ? Ma réponse est oui, sans conteste, même si elle semble plus dans la norme que la cinquième saison - à mon sens la meilleur.

Ce qui particulièrement jouissif, c'est la perfection de l'écriture, la perfection de l'interprétation, de la réalisation, de la production. Je n'arrive pas à discerner la mécanique, les raccourcis, à anticiper les évolutions. Les auteurs écrivent en causes / conséquences, homogénéité des personnages et contradictions intérieures... J'ai toujours ressentie Les Soprano comme un long métrage de plusieurs heures, qui prend son temps, qui vous enveloppe, vous inclus dans sa propre vie. Vous êtes au New-Jersey, à la fois si prés de New-York, et si loin... si prés de ces tueurs, témoins muets de leurs horreurs, et de leur tendresse, de leur préoccupations stratégique : quelles patissereries acheter après le boulot... Et les consultations du docteur Melfi deviennent les nôtres, leurs conversations, leur interrogations se poursuivent, en nous, presque dans un rapport schizophrène - le rapport à notre mère, qui de toute façon essaira tôt ou tard de nous tuer ; nos enfants, que nous finirons un jour, c'est fatal, par trahir... Ce que nous cachons, à nous-mêmes, aux autres. Bon, j'exagère, un peu, comme d'habitude.


Eugène est un mafieux de la famille de Tony - ils s'occupent des paris clandestins, et fait office de tueur à l'occasion. Ils viennent, lui et sa famille, d'hériter de 2 millions de dollars. Il demande à prendre sa retraite, en Floride, où ils envisagent d'acheter une belle et grande maison.
Tony refuse.
Eugène se dispute avec sa femme suite à cette "bulle du Pape". Il argumente que, finalement la Floride, ce n'est pas si bien que çà : la criminalité y est trés élevée...


mardi 1 mai 2007

Lettre à Irène Frain

Madame,

Dubitatif – j’ai lu au hasard de mes pérégrinations à la Fnac, votre livre A la recherche du Royaume. Et je voulais vous remercier.


La vie met parfois sur notre chemin un assemblage de livres, de rencontres, qui sont autant de réponses, parcellaires, qui se complètent, se répondent, se répartissent un tout, complet. Il faut juste être à l’écoute, attentif. Je l’ai été à votre voix. Et quelle voix ! Après les entretiens de DOA, sur le site internet de Gallimard, vous m’êtes apparu comme une pièce nécessaire, indispensable à ma propre construction.

De mon contexte personnel, je cherche à écrire, comme tant d’autres – je cherche, je suis emplis d’un trop plein obsédant, qui m’annihile, un trop plein de mots, de sensations, d’observations – trop concentré, trop autocentré, aussi. Je n’ai pas de plaisir à écrire, pas de plaisir à faire lire, pas de plaisir à espérer. Aussi étrangement que cela paraisse, mais votre livre est venu à moi comme un chemin à suivre, un exemple, qui recentre vers l’essentiel : écrire est une quête intime.

J’ai aimé vos fulgurances : « Je me réveille après trois heures de sommeil. Le personnage de Pereira me poursuit. Je suis persuadée qu’il était agent secret. Vrai ou faux, je m’en fous. Si je l’écris ce roman, il sera espion. » « En somme, je lâche prise. C’est sans doute qu’au fond de mon inconscient, le roman commence à se former. » Et mon exemplaire est corné, noté, maltraité, plein de coups de crayon.

C’est bien court, trop à l’étroit. La forme est trop simple, et maladroite. Mais voilà : merci.


Post-scriptum : j’aime aussi votre lecture de Borges – elle est intelligente, mais plus encore : elle est sensible. C’est un bonheur.