mercredi 28 février 2007

Trois voeux

Je suis allé à la Fnac des Ternes ce lundi. J'ai été raisonnable - j'ai même reposé deux livres : le Marc Ferro et le dernier Arnaldur Indridason, La Voix. Je n'ai même pas vraiment recherché plus que ça La Publicité Autrement . Et pourtant, j'ai grevé mon budget du mois prochain - me suis même fritté avec ma banquière… Mais ce n’est pas grave : j’ai acheté ce livre, et l’argent n’a que peu d’importance en comparaison à la joie de le regarder.



Je vous renvoie sur le post de Pierre Assouline du 7 décembre 2006, dont le titre était Autour de minuit. Il en parle mieux que moi.

Son post commence par ces mots : « Il faut être fou de jazz pour avoir envie d’un tel livre. Les autres, s’abstenir. » Sans doute. Sans doute faut-il avoir ressentie une émotion particulière à l’écoute quasi-religieuse de Monk, de Bird ou de Sonny Rollins. Ou bien, entretenir une dévotion proche de la béatitude pour Miles Davis ou John Coltrane, pour apprécier entrer, un peu, dans leur intimité, et toucher du doigt ce livre comme on effleure leur musique - malgré la qualité aléatoire des clichés.

J’ai rencontré la première fois Pannonica de Koenigswarter dans la lecture de la biographie de

Thelonious Monk par Laurent de Wilde (à lire pour qui veut comprendre le jazz et la musique, mais c’est une autre histoire). Elle y était attentionnée, discrète – précieuse. Nous cherchons tous une justification à notre existence – un but qui transcende la valeur de notre âme, simplement. Etre là, à l’aboutissement du chemin, connaître sa raison d’être.

Etre précieux à quelqu’un - ce serait déjà pas si mal.

Trois voeux ?
- Le bonheur pour mes proches,
- Exister,
- Trouver ma place.

Et vous ?

mardi 27 février 2007

Le texte de Pascal


Je mets en lien la contribution de Pascal Ferran aux Césars, et reproduit par Le Monde,

...ainsi que l'éditorial qui l'accompagne.

Loin de moi d'être un militant aveugle du cinéma d'art et d'essai. Je n'en suis même pas un spectateur. Je pense également que la France produit trop de films (mais pas encore les notres - là est tout le paradoxe... On produit toujours le film de trop du copain...)

Mais je pense également que Pascal Ferran met le doigt là où ça fait mal :

"En assimilant les films à vocation artistique aux films pauvres et les films de divertissement aux films riches, en cloisonnant les deux catégories, en rendant quasi impossible pour un cinéaste d'aujourd'hui le passage d'une catégorie à une autre, le système actuel trahit l'héritage des plus grands cinéastes français.
Et leur volonté acharnée de ne jamais dissocier création cinématographique, point de vue personnel et adresse au plus grand nombre. Ce faisant, il défait, maille après maille, le goût des spectateurs ; alors même que, pendant des décennies, le public français était considéré comme le plus curieux, le plus exigeant, le plus cinéphile du monde.
Ici comme ailleurs, la violence économique commence par tirer vers le bas le goût du public puis cherche à nous opposer. Elle n'est pas loin d'y arriver.
Les deux systèmes de solidarité - entre les films eux-mêmes et entre ceux qui les font -, ces deux systèmes qui faisaient tenir ensemble le cinéma français sont au bord de la rupture."


Le cinéma n'est pas la télévision - sa nature même le protège de l'absorbtion (voir le post d'avant). Godard disait que la différence entre la télévision et le cinéma résidait dans le regard du spectateur : pour la première, le regard converge vers un point, il se ferme ; pour le second, le regard s'ouvre sur l'écran, il ne fixe pas de point précis (je ne me souviens plus de la citation exacte, mais l'idée était celle-là - ou peut-être pas, peut-être que je l'ai inventé, mais je m'en fous : l'idée me plait).

Pourtant, c'est la diversité (parfois d'oeuvres difficiles) qui produit, comme soupe organique, d'autres oeuvres, au public peut-être plus large. Abattre l'un, par une vue consumériste à trés court terme, pourrait vouer le cinéma à l'extinction, au dépôt de bilan.

Extrait de la fin de l'article du Monde rendant compte des Césars et des Oscars , Pascale Ferran primée aux Césars et Martin Scorsese aux Oscars :

"En un mot, un film (Lady Chartterley) en contravention avec la loi du marché, à l'image du discours de très grande tenue prononcé sans qu'on l'y ait conviée par Pascale Ferran durant la cérémonie. Constatant la relative indifférence avec laquelle les candidats à l'élection présidentielle considèrent ce nivellement culturel, la cinéaste a appelé ses pairs "à se réveiller, et à se battre très méthodiquement". Reste à savoir s'il n'est pas déjà trop tard. Toute l'élégance de son producteur, Gilles Sandoz, aura à cet égard consisté à taire lors de son intervention le fait qu'il déposait le bilan de sa société Maïa Films à l'occasion de ce succès inespéré."

No comment.

Ca se confirme !!!


Je vous mets en lien un article du Figaro, Google et Yahoo! menacent les majors : http://www.lefigaro.fr/medias/20070226.FIG000000258_google_et_yahoo_menacent_les_majors.html


L’article commence ainsi : « ILS PERTURBENT l'ordre mondial des médias classiques. Les acteurs des nouvelles technologies, comme Google ou Yahoo!, se taillent désormais une place de choix dans le top 30 des grands groupes de communication de la planète. »

Je pense que ce n’est que le début – que ces géants d’internet vont absorber les éditeurs audiovisuels (télévision, vidéo, distributeurs de cinéma…). Vous notez la différence : la télévision ne va pas disparaître, mais être absorber dans une offre plus globale.

Ils ont l’argent à foison – 50 milliards de dollars pour Google avant l’acquisition de Youtube ; un modèle économique qui est voué à produire de plus en plus de trésorerie (le marché de la publicité sur internet n’est pas encore mature ; le rapport CA/bénéfice net de Google (encore) est de l’ordre de 33% !!!) ; une capacité d’atteindre le consommateur dans son foyer, dans son intimité, où qu’il soit, en démultipliant les potentialités de la télévision : une offre plus large, en osmose avec la vie quotidienne, plus large tout en étant moins dispersée...

Mais surtout, cette évolution technique va de pair avec une évolution sociologique claire. Bref, internet est dors et déjà en train de remplacer la télévision comme média dominant (Cf. Joost également). J’ai en favori ci-après deux blogs
particulièrement intéressants :

http://edgeminded.blog.lemonde.fr/

http://pisani.blog.lemonde.fr/

Je rapproche cela à la présentation de la levée de fond réalisé par MakingProd - et plus exactement de la présentation de la société :

« MakingProd a développé des méthodes de production industrielles qui lui permettent de proposer aux diffuseurs des séries de primetime ou de journée, à grand nombre d’épisodes. Ces méthodes permettent à la société de gagner en efficacité et réactivité tant au niveau de l’écriture que du tournage mais aussi de réduire sensiblement les coûts de production. »

J’avais cette intuition – d’autres ont pu le réaliser, et c'est tant mieux. Je voudrais juste savoir le détail de ces phrases. Je suis certain que c’est transposable à l’ensemble de l’audiovisuel, cinéma compris.

lundi 26 février 2007

Une structure


Une semaine de travail infuse tranquillement.

J'ai trouvé le titre (provisoire) - La Légère. Le genre : polar. (Si vous cherchez un peu, vous trouverez assez facilement le sujet du scénario dans ce blog)

Pour l'instant, je suis dans l'accumulation et l'ordonnancement des notes, des idées, des envies, des questions à qui déjà se posent, des manques à résoudre -des nécessités refusées qu’il convient de surpasser. J’écris très peu, je réfléchis beaucoup, laisse me prendre par cette histoire, naturellement. Je reviens vers ma documentation, très spécifiquement pour un détail, une ambiance. Je sais que j’ai peu d’imagination – je veux juste mettre à plat des ingrédients existants, les retranscrire dans une autre logique.

Peu à peu, une structure, une arcade, un ordre sous-jacent, presque indépendamment du conscient, se met lentement en place. J’ai déjà l’évolution, les grandes étapes, ce vers quoi je veux aller : le début, la fin, et comment les protagonistes y parviennent. Mon objectif pour ce mois de travail, c’est de créer le squelette de l'histoire.
Après, je m’attaquerais au plus important, au plus difficile, au plus ambitieux : la chair et le sang, le cœur.

dimanche 25 février 2007

A chacun son caractère...


... C'est le titre d'un article de L'Express Styles de cette semaine (n'ai pas réussi à le trouver sur le net - vais essayer encore). J'en reproduis le chapeau :
"Etes-vous plutôt Helvetica ou Courier, Garamont ou Futura ? Aujourd'hui chacun peut choisir sa typo, voire la dessiner lui-même, en fonction de sa personnalité et du destinataire de ses mots."
Sincèrement, le choix d'une typo est anecdotique - mais finalement, moins qu'il n'y paraît. Ainsi, j'ai appris que le Garamont est celle de l'édition (je me suis souvent posé la question - si, si, je vous assure, je me pose des questions tout le temps...). Pour leurs textes, beaucoup utilise l'Arial 12-14 ou le courier, mais plus communement, c'est le Times New Roman, qui apparaît par défaut sur Word.
Personnellement, après avoir cherché et hésité entre l'Arial et le Book Antiqua, je me suis posé sur le Verdana, taille 10, avec un interligne de 15. Ça n'a aucun intérêt, mais je suis resté longtemps insatisfait : et j'ai enfin trouvé. C'est pour moi important. Ce doit être de ces petits rien qui fixent l'attention, qui permettent d'avancer, aussi. Et vous, vous utilisez quoi ? Est-ce imporant, ou cela est purement et simplement sans intérêt ?

vendredi 23 février 2007

Comme un jeux

Ce que je veux faire, c’est assez simple : écrire ce que j’ai envie de voir sur l’écran. Ne pas hésiter à prendre à coté ; ne rien se refuser : voler en face, des scènes, des images, des sons ; donner à lire également pour demander des conseils précis ; ne pas hésiter entre la réalité, les faits, et la dramaturgie : la dramaturgie. Toujours. ‘S’inspirer de’, c’est avoir des éléments à disposition, et les tordre selon sa propre volonté .

Une méthode : d’abord trouver un titre (provisoire) pour figer la volonté, lui donner corps, une existence ; le genre ; une ambition, une volonté : presque un axe philosophique. Et puis, aprés, une histoire : la laisser se développer. Inclure les personnages dans le développement. Puis, selon leur identité, leur personnalité, revenir au déroulement des faits, et ainsi de suite… Et puis écrire, réécrire, ne pas vouloir tout, tout de suite, le film parfait de son coeur en un sprint idéalisé – mais avoir confiance en soi, dans ce que, de toute façon, je vais y arriver à mettre le mot fin.

Au préalable, je vais classer et mettre dans un endroit spécifique ma documentation – livres, articles, etc. Mais, je n’ai pas envie de les relire – mais plus, de m’y référer en cas de doutes principalement. Je ne veux pas me laisser submerger par elle ni par la réalité qu'elle renvoie.

Dans un premier temps, je vais m’axer au traitement général, aux grandes étapes, aux séquences, tout en incluant, parfois, des détails (musique, phrase, dialogue, étapes, etc.) qui apparaissent dans l’instant (ne pas les perdre…). Mais le but de cette phase est d’avoir devant les yeux, une fois terminée, le cheminement, le squelette, la structure. Pour travailler sur la mécanique, la logique, l’équilibre - en dehors même des contraintes de devoir re-numéroter les séquences. Je crée les piéces d'une puzzle que j'assemble, change, diversement.


Ensuite, je prendrai chaque séquence une à une, et je la développerais au bout de sa logique propre. Je rapprocherai constamment ce détail (la scène), avec le traitement initial, que je conserverais sous les yeux.

Ensuite, je ferais les dialogues. En dernier. Je veux me focer à en écrire le moins possible - tout doit être explicite par l'image. Idéalement, ce serai un film sans dialogue, avec de la musique, des bruits, des regards, la densité des acteurs, etc. Mais sans aucuns mots. Muet. Alors, comme ce n'est pas souhaitable, je vais les restreindre au maximum.

Entre temps, je demanderais des avis à ceux qui voudront bien me tendre la main (mon mail est dispo dans le profil – n’hésitez pas)

C’est drôle, mais je commence à me prendre au jeux…



jeudi 22 février 2007

Moi, scénariste


Journées trés chargées, beaucoup de travail - de la tension, des soucis personnels... bref, à part mes lectures - un formidale roman (Une Exécution ordinaire de Marc Dugain - faut que je vous en parle), et un trés bel essai - pas grand chose de positif. Et pourtant, j'aimerai vous citer les (presques) dernières phrases de Continuer l'Histoire d'Hubert Védrine :

" Dans son intérêt comme dans celui de l'Europe, la France doit sortir d'une interminable interrogation sur elle-même, de ce ressassement masochiste où elle se morfond. Pour qu'elle se ressaisisse, elle doit regarder en face son histoire - toute son histoire -, mais aussi ses atouts présents et futurs. Elle n'y arrivera que si, considérant le monde tel qu'il va être, elle juge possible d'y occuper une place attractive et d'y jouer un rôle conforme à ses attentes et qu'elle agit jour aprés jour en conséquence. La nostalgie perdra alors de ses charmes et les chimères de leur éclat. Le passé éclairera sans culpabiliser. Nous nous projetterons à nouveau dans l'avenir."

C'est mon état d'esprit, ce soir. Ces mots résonnent en moi, chacuns d'eux.

J'ai un sujet de roman présent, devant mes yeux, presque constament comme une montagne intime que je ne me résouds à gravir. La peur. Je suis lâche, je sais. Mais aujourd'hui je n'attends plus, n'espère plus : j'ai décidé d'écire, seul, plus par obligation que par véritable choix, mon deuxième scénario. L'autre doit encore murir en moi, lentement.

mercredi 21 février 2007

La publicité autrement

Pas vraiment le temps d'écrire aujourd'hui (panne d'oreiller et pas mal de travail...) - juste attirer votre attention sur cet ouvrage (faut que je le lise, faut que je le lise...) :




Naviguez sur le site du livre - et lisez particulièrement l'interview :

http://www.lapubliciteautrement.com/IMG/pdf/point.pdf


La publicité financant la télévision et le cinéma (tout du moins, pour partie, en France...), il est interressant d'avoir une vue globale, pour, ensuite, s'interresser aux interactions nécessaires, à créer, ou néfastes.

mardi 20 février 2007

Un livre de Marc Ferro

J'ai déjà fait ma petite sélection de livres pour le mois prochain.... Je voudrais juste attirer votre attention sur celui de Marc Ferro, parue hier, 19 février : Je retranscris ici la quatrième de couverture :

"Une rigueur sans faille, des archives méconnues ou inédites : de document en témoignage, Marc Ferro explore les mobiles les plus secrets de sept personnages hors norme. Marc Ferro utilise une technique de cinéaste pour éclairer le sens des événements survenus entre 1939 et 1945. Au cœur du scénario, un drame : la Seconde Guerre mondiale. Pour l’incarner, sept acteurs : Staline, Hitler, Churchill, Mussolini, De Gaulle, Hiro Hito, Roosevelt… Alors que les villes s’écroulent, que les frontières se déplacent, et que les armées disparaissent, on suit la guerre à travers les yeux de chacun de ces personnages : telle est l’idée de Marc Ferro. Une grande idée qui rappelle quelques films d’anthologie, et qui se révèle infiniment productive pour l’historien. On sort de son livre avec l’impression de s’être trouvé dans le PC souterrain de Churchill, dans la chambre de Staline ou le bunker de Hitler au moment précis où ont été prises les plus graves décisions de notre siècle.La grande originalité de cet ouvrage est aussi l’importance révélée des relations personnelles et des blessures intimes qui viennent brouiller la logique des enjeux stratégiques et politiques. Mussolini subit l’emprise de Hitler sans jamais cesser de le prendre pour un fou. Hitler déteste Churchill mais l’admire. Pétain honnit de Gaulle en public et l’envie en secret… Les acteurs de l’Histoire se séduisent et se déchirent, se lient et se trahissent en un jeu de haine et de fascination qui va modeler l’avenir des peuples."

Je ne sais pas si c'est réellement transposable à l'écran - aprés adaptation par des scénaristes et réalisateurs professionnels, etc, etc (je ne l'ai pas encore lu...). Ce que je sais, par contre, c'est que Marc Ferro est un historien connaissant l'image (voir sa bibliographie) ; que les biographies sont autant de portes d'entrée dans l'Histoire (lire, par exemple, le Talleyrand d'André Castelot, ou le Fouché de Stephen Zweig). Et que nous sommes le 20 février : peut-on imaginer qu'un producteur se dise 'il y a matière à faire'. A priori, peut-être pas pour le cinéma (trop long), mais sans doute pour la télévision, dans le cadre d'une mini-série de prestige, en coproduction europeenne, etc, etc.

lundi 19 février 2007

Rue 89


J'ai ajouté à mes favoris ce site : http://makingof.rue89.com/

Il y a quelques semaines, j'ai lu un article dans Courrier International expliquant que de nombreuses signatures de la presse écrite américaine partaient vers des journaux en lignes - ou plus exactement, que ces journalistes trouvaient une sorte de régénérescence sur la toile : moins de pressions commerciales (annonceurs, objectifs de vente et de rentabilité), moins de hiérarchie (chef de rubriques, rédacteur en chef adjoint, rédacteur en chef, directeur de la rédaction adjoint, directeur de la rédaction, directeur de la publication...), plus de profondeur dans l'analyse, plus de liberté (être court, être long, varier les sujets et les modes d'expression), etc. En somme, ces journalistes voient dans l'internet l'occasion de revenir au fondamentaux de leur métiers : informer, et non plus reproduire.

Les nouvelles technologies permettent une réactivité plus grande, une diffusion plus légère et donc moins couteuse - et (presque) une symbiose avec son lectorat. Je suis un lecteur de journaux : qu'est-ce que je recherche sur le net en plus ? La qualité de l'information : densité, exhaustivité et rigueur. Tout simplement. Ou bien, l'expression d'une opinion
que j'estime devoir être entendue, (à tort ou à raison, peu importe) même si parfois elle m'exapère, même si parfois je ne suis pas d'accord.
Dans le fouilli du net, Google est un repère ; Wikipédia, une encyclopédie. Mais la relation quotidienne du monde reste encore à définir. Je lis donc la presse - plus que beaucoup et moins que je le devrais. Mais, même si je suis un lecteur divers, je ressens comme un manque, une dispersion d'attention également. Je vais prendre un exemple de mes attentes.
Ici même, il y a quelque mois, j'avais mis en lien des articles sur la Coré du Nord, parue sur le site Telos. Or, l'explication se trouve aujourd'hui confirmée par l'actualité. Je veux qu'on me donne à comprendre, à être plus intelligent. Un jour j'ai demandé à mon père à quoi servait la culture. Il me répondit : à éviter de dire des conneries. Je rajouterai : à éviter d'en penser aussi. Et devant notre propre profusion de stupidité, nous se sommes jamais rassasiés. Je ne crois pas au citoyen expert ni à l'intelligence collective. Je pense que le métier de journaliste est l'un des plus beaux qui soient, qui, bien qu'humain (avec toute ce que cela présuppose d'imperfection, de parialité, etc. etc.), mais qu'on espère sincère et honnete, apporte de façon professionnelle (il est payé pour cela) une transmission.
Suite au départ de beaucoup de Libération, des journalistes envisagent de créer ce site informatif. Extrait: "Les journalistes sont-ils "paniqués" par l'Internet comme le suggère une citation à la fin de la dépêche? Pour notre part, c'est l'inverse. Nous ressentons un immense enthousiasme au début de cette aventure: créer un média 100% Internet, utilisant le réseau comme un moyen d'enrichir et de renouveler le journalisme."

Je pense qu'un renouvellement du journalisme est économiquement viable (par le biais de l'abonnement, mais aussi par les nouveaux process de publicité par le net). Le public est certes plus restreint que celui de Mimi-Ange Gardien, mais ce lectorat recherche effectivement un renouvellement.
'Renouvellement ?' A mon sens, il s'agit plus exactement d'un sain retour aux fondementaux. Le journaliste est devenu média, et il a oublié de rester médium. Nous parlons de quatrième pouvoir et non plus de contre-pouvoir. Le pouvoir se conquiert, se garde, se conserve. Il est en lui-même le but à atteindre.

Les journalistes du Canard Enchainé sont (parait-il) les mieux payés de la place de Paris. C'est également le plus indépendant des journaux - ne vivant que de sa vente en kiosque et de ses abonnements, affectant ses bénéfices aux réserves financières du journal. C'est aussi l'un des mieux informé. C'est un exemple à suivre dans son objectif : du journalisme. Point.

Depuis ma lecture de l'article de Courrier International, j'espèrais pouvoir lire cela en France. J'espère qu'ils ne nous décevrons pas.

vendredi 16 février 2007

Quel héros de film es-tu ?


http://quel-heros-de-film.es-tu.com/ : Ma modestie m'empéche de vous donner mes résultats...

Post-Scriptum...

Pour finir avec que m'a occupé tout la semaine sur ce blog, j'aimerai attirer votre attention sur celui d'Yvan Attal - et particulièrement sur la fausse bourde présidentielle de la semaine dernière.

http://www.france24.com/france24Public/fr/blogs/Attal/Dominique-Lorentz--c-est-de-la-bombe-.html

C'est long, prenez le temps - mais c'est passionnant. Lisez bien le commentaire (Pour info, Zbigniew Brzezinski est celui qui, le jour de l'intervention de l'URSS en Afghanistan, rentra dans le bureau du président Carter pour lui dire à peu prés ceci : 'Nous avons gagné la guerre froide. Ce sera leur Vietnam !')

Cela me renvoi à un article du Nouvel Observateur de la semaine dernière (article non disponible en libre accés.) La journaliste expliquait dans le détail que le président était tout à fait conscient de ce qu'il disait, au grand damne de ses conseillers, et ce malgré leur embarras et leurs petits papiers qu'ils lui passaient...

Ca me rappelle un épisode de The West Wing.

Enchainant les interviews pour sa réélection, et à la fin de l’un d’entre eux, alors que la caméra ne devait plus retransmettre, le président Josiah Bartlet lance à l'emporte pièce une réflexion très virulente sur concurrent républicain, mettant en doute ses capacités intellectuelles ! Durant tout l’épisode, ses conseillers se mobilisent pour amoindrir et rattraper la « bourde » présidentielle… Mais était-ce une bourde ? En fait, non – le président savait qu’il était filmé…

De l’art de la politique… et de la fiction.


Matthieu Viala raconte dans son post du jour la clôture d'un séminaire ayant pour thème : "Les contenus qui innovent, bousculent et s'engagent". Sincérement, pas besoin d'aller bien loin : vous voulez un concept "innovant, qui bouscule et s'engage" Avec tout ce qui précéde, doit y avoir matière, vous ne trouvez pas ?

http://makingblog.blogspot.com/2007/02/heroes-et-ugly-betty-paris.html

10 contre 1 que j'en sort 1 !

Calamar géant


Je vous met en lien cette dépèche - inclus la vidéo de calamar géant :

Afin de voir les combats épiques entre calamar géant et cachalot, on a émit l'hypothèse, il y a quelques années, de munir ces derniers de caméra - et de laisser faire la nature, d'assister au spectacle. Je ne pense pas que cette idée (farfelue) ait été réalisée depuis. Dommage.

jeudi 15 février 2007

Prisme - bis

Un simple lien : Il y a quelques mois, j'avais proposé à la lecture un concept intitulé Prisme. http://affinits-eclectiques.blogspot.com/2006/11/prisme.html

Si je l'ai écris, c'est vraiment pour retranscrire de tels articles :
http://www.lefigaro.fr/election-presidentielle-2007/20070215.FIG000000224_demission_surprise_dans_l_equipe_de_segolene_royal.html


Ou encore celui du Canard Enchainé de cette semaine : La rupture n'est pas si tranquille chez Sarko, où concluant la façon de découper l'éléctorat, un "proche récemment mis à l'écart" tient à peu prés ce langage : "Ce n'est plus un candidat, c'est un chargé de clientèle."

Tout au long de cette campagne, c'est vraiment un sentiment qui perdure : je ne comprends pas pourquoi les diffuseurs se privent ainsi d'une telle matière. Comprends pas.

mercredi 14 février 2007

Contexte…


Plusieurs livres, plusieurs actions, plusieurs films, un par un : rien à dire. Mais, assemblés, mises en perspective, ensembles, en si peu de temps, alors, que peut-être… : deux essais, deux romans.


Les Essais


Le livre de Paul Moreira, Les nouvelles censures. Dans les coulisses de la manipulation de l’information – faut que je le lise, faut que je le lise…
Présentation du livre sur le site de Robert Laffont : "De toute éternité, les hommes de pouvoir ont contrôlé la circulation de l’information, censuré les vérités qui mettaient en péril leur domination. Pour empêcher la diffusion de l’information, on bâillonnait le messager. Mais aujourd’hui la censure brutale attire l’attention et multiplie l’impact de l’information qu’on veut cacher. Alors on s’arrange pour que citoyen n’entende pas ce qu’il est en train d’écouter… Journaliste d’investigation dans la presse écrite, à la radio et à la télévision où il a créé et dirigé sur Canal + l’émission de référence 90’, Paul Moreira a été le témoin privilégié (et parfois la victime) de ce scandaleux et permanent dévoiement de la démocratie. Dans cet ouvrage, il met à nu les techniques de manipulation de l’information quotidiennement employées sous vos yeux : d’abord cacher la vérité ; si elle apparaît, contrôler les sources et ceux qui peuvent les relayer, les menacer, les terroriser, les séduire, les acheter ; si la vérité est diffusée dans les médias, minimiser l’impact sur le public et tout faire pour qu’elle ne crée pas une émotion populaire. Une véritable industrie de la gestion de l’opinion est donc née : avec ses stratèges les spin doctors… De l’intérieur, et à travers des exemples concrets qu’il rapporte avec la précision et la verve d’un conteur talentueux, Paul Moreira nous dresse un portrait saisissant de cet univers de la désinformation. Que ce soit les militaires (américains en Irak ou français en Côte-d’Ivoire), les financiers et les industriels (l’industrie pharmaceutique est imbattable dans cette discipline), les politiques (le staff de Georges Bush et Nicolas Sarkozy sont de redoutables experts), tous emploient les mêmes méthodes fondées sur une conviction simple : le citoyen, comme le consommateur, est manipulable pour peu qu’on sache appuyer sur les bons boutons. Un livre courageux et nécessaire qui jette une lumière crue sur le combat que doivent mener et gagner tous ceux qui croient aux vertus de la démocratie."

A lire également, le post de Pierre Assouline, un article concomitant du Figaro et une interview de l'auteur.
http://passouline.blog.lemonde.fr/2007/02/12/la-verite-est-ailleurs/
http://www.lefigaro.fr/medias/20070210.WWW000000074_quand_la_rumeur_dope_laudience.html http://www.leblogtvnews.com/article-5536792.html
- Le livre de Dominique Lorentz, Des sujets interdits (j’y reviendrai dans les jours prochains plus spécifiquement) ;

Les romans

- Le livre de Marc Dugain, Une exécution Ordinaire, - j’en parlerai également, quand je l’aurai terminé, début de semaine prochaine.

Présentation par Gallimard : "Au mois d'août de l'an 2000, un sous-marin nucléaire russe s'abîme dans des profondeurs accessibles de la mer de Barents. Vania Altman ferait partie des derniers survivants. Dans un port du cercle polaire, la famille Altman retient son souffle : elle risque une nouvelle fois de se heurter à la grande Histoire. Un demi-siècle après la mort de Staline, c'est désormais un ancien du KGB qui gouverne la Russie. Après nous avoir fait pénétrer dans les coulisses du FBI avec La malédiction d'Edgar, Marc Dugain offre ici une véritable fresque de la Russie contemporaine. Inspirée de faits réels, elle révèle le profond mépris pour la vie manifesté par les gardiens paranoïaques de l'empire russe."


- le livre de Jean-Christophe Ruffin, Le Parfum d’Adam,

Présentation de Flammarion, l’éditeur : "Juliette est une jeune militante écologiste, fragile et idéaliste. Elle participe à une opération commando pour libérer des animaux de laboratoire. Cette action apparemment innocente va l'entraîner au coeur d'un complot sans précédent qui, au nom de la planète, prend ni plus ni moins pour cible l'espèce humaine. L'agence de renseignements privée « Providence », aux États-Unis, est chargée de l'affaire. Elle recrute deux anciens agents, Paul et Kerry, qui ont quitté les services secrets pour reprendre des études, l'un de médecine, et l'autre de psychologie. Leur enquête va les plonger dans l'univers terrifiant de l'écologie radicale et de ceux qui la manipulent. Car la défense de l'environnement n'a pas partout le visage sympathique qu'on lui connaît chez nous. La recherche d'un Paradis perdu, la nostalgie d'un temps où l'homme était en harmonie avec la nature peuvent conduire au fanatisme le plus meurtrier. Du Cap-Vert à la Pologne, du Colorado jusqu'aux métropoles brésiliennes, Le parfum d'Adam est un thriller planétaire haletant. Mais ce roman d'aventures est aussi un voyage littéraire, où l'on retrouve les portraits, les paysages et l'humour qui ont fait le succès de L'Abyssin ou de Rouge Brésil."


Avec en parallèle,
http://www.latelelibre.fr/ qui se met en branle, et son ambition… : "Nous sommes une bande de journalistes et techniciens, et nous rêvons d’inventer un nouveau média. Nous voulons saisir l’opportunité technologique que nous offre internet….avant que les grands groupes financiers ne s’en emparent totalement. Il n’est pas trop tard. Nous voulons ouvrir une brèche pour faire de l’information différente et indépendante des pouvoirs financiers et politiques. Face à la défiance croissante envers le média dominant, il y a une demande pour un traitement libre, décalé, impertinent, rigoureux et citoyen. Nous sommes une équipe constituée, prête à s’investir et qui a déjà prouvé, depuis des années, une certaine expertise dans le traitement de l’information politique, avec le pas de côté et le questionnement qui font la différence." http://www.latelelibre.fr/?page_id=12




Vous n’êtes pas convaincu - A quand ceci en France ?
http://www.ledernierroidecosse-lefilm.com/
Je fais le pari : bientôt.


Ce qui particulièrement intéressant, et c’est peut-être là le point d’inclinaison, de basculement, c’est que les romans ci-dessus de « littérature générale » s’approprie des thèmes propres au secteur du polar ou de l’espionnage. Il est vrai qu’Eric Zemmour, Sophie Coignard – et même Denis Robert – ont utilisé la forme romanesque pour exprimer ce que l’enquête ne pouvait révéler. Mais, Eric Zemmour ou Sophie Coignard, sont avant tout des journalistes. Marc Dugain ou Jean-Christophe Ruffin sont avant tout des écrivains.


Post-scriptum
Ce qui est marrant, c’est que dans le même temps, peut-être l’un des meilleurs journalistes et essayistes d’investigation (on lui doit, notamment des biographies de François Genoud et de Jacques Foccart) édite un livre d’entretien avec le président de la République… A lire la critique le post de Jean-Michel Apathie, A Propos de Jacques Chirac par Pierre Péan (
http://blog.rtl.fr/rtl-aphatie?a=1&dateaffiche=&pos=1)), c’est comme s’il y avait un contretemps, un décalage.

lundi 12 février 2007

Un lien

Aujourd'hui, un simple lien et une petite anecdocte...

Il y a quelques semaines - le mois dernier peut-être - j'ai demandé à une libraire, section Polar, de la Fnac des Ternes des conseils sur des polars politiques. A part, Elroy et Romanzo Criminale, elle n'avait pas vraiment d'idées. Je suis donc repartis avec des romans noirs suédois et islandais - trés bons, par ailleurs. Par hasards, je suis tombé la semaine dernière sur ce site (http://www.polarnoir.fr/index.php) , et plus spécifiquement sur leur moteur de recherche : http://www.polarnoir.fr/recherche.php, et de ce moteur de recherche, à ce livre :





... de ce livre, à l'auteur, de l'auteur, à cette interview sur le site de Marianne http://www.marianne2007.info/Jean-Hugues-Oppel-cette-campagne-ferait-un-tres-bon-polar-video-marianne2007-info-_a692.html, et de ce dialogue, à son nouveau livre, qui sort le 21 février prochain...

http://www.payot-rivages.fr/asp/fiche.asp?Id=5465

J'ai envie de le contacter, de lui dire : c'est le moment, oui, c'est le moment idéal pour revenir au cinéma politique, en France : ici, et maintenant...

samedi 10 février 2007

Têtes à claques TV

Je suis tombé dessus par hasard - en fait en naviguant sur le site de Jean-Paul Lepers http://johnpaullepers.blogs.com/john_paul_lepers_leblog/


C'est effectivement désopilant dans ce monde de brut... A voir Le Pilote (part 1 & 2), le Camping...

A trier par vote : j'adore internet !


vendredi 9 février 2007

Etat d'esprit


Bon, suis pas d'humeur :


non pas que le ratio envois / réponses soit exécrable ;


non pas que mon père soit à l'hopital depuis plusieurs semaines, et que c'est pas prêt de s'arranger ;


non pas que mon beau-père soit à l'hopital depuis plusieurs semaines, et que c'est pas prêt de s'arranger ;


non pas que ma fille soit malade - c'est rien, mais quand même, c'est ma fille, et elle est malade, alors...


non pas que je lise un livre sur la Mafia, et que franchement, je me demande encore pourquoi je reste honnête. "La peur peut-être ?" "Ca doit être çà."


non pas que nous avons tant de choses à exprimer, Frédéric et moi, que tant de potentiel est là, sous nos yeux, à exploiter : et que rien ne sort...


non pas que mon livre n'avance pas - que le temps passe...


non pas que j'achète plein de livres, que je deviens boulimique de bouquins : il y en a tellement que c'est frustrant ;


non pas que j'ai une quinzaine de kilos en trop - que j'arrive pas à perdre : je deviens vieux.


en plus, c'est l'hiver - je vis mon habituel dépression d'hiver - cf. la chanson de William Sheller (http://www.paroles.net/chansons/23375.htm)


Isolement, çà va - je gère : mais là, ça fait un peu beaucoup, en même temps. Le président Chirac a coutume de dire que "quand les merdes volent c’est en escadrille" : modestement, je confirme.


Suis pas d'humeur - je crois que je vais devenir nihiliste. Mais bon, ça pourrait être pire : je pourrais être de droite. Ou de gauche.

jeudi 8 février 2007

Pas de pitié pour les croissants - suite..


Je poursuis mon post d’hier…

Je voudrais réagir à une réflexion d’Alain Riou exprimée dans Le Cercle, sur Canal + Cinéma. Il s’étonnait du manque de film ‘intelligent’ fait pour des personnes aimant l’art, les idées, la littérature, le cinéma… Que ce public, certes plus restreint, était en manque. Dans le contexte, il parlait du film La Vie des Autres
http://www.ocean-films.com/laviedesautres/, ce qui élimine de facto le cinéma 'deux-pièces-cuisine-d’auteur-qui-souffre'.

Deux réflexions - d’abord, je suis d’accord : en tant que producteur putatif, et en tant que spectateur frustré.

Ensuite, c’est un problème de distribution, d’exposition – de mise à disposition, plus que de production - étant entendu que la distribution – et plus largement, l’exposition - paie le film. Tout est question de la volonté politique d’allier intelligence et expression de l’intelligence, quitte à prendre des risques, mais peut être surtout, quitte à faire moins d’argent.

Je parlerai demain d’une piste possible, de ce qui est là, présent sous nos yeux- et qui, pour l’heure n’est pas utilisé, employé...

mercredi 7 février 2007

Que voulez-vous que je vous dise...

... je vous livre cette information brute, comme ça, du brutal, en pleine poire, parce que bon, parce que non, vous l'avez mérité :


Selon le magazine VSD, l'ancienne idole des jeunes fera son retour très prochainement. Ce n'est pas sur le petit, mais sur le grand écran que Dorothée jouera dans une adaptation de "Pas de pitié pour les croissants", une sitcom que sa bande interprétait déjà sur TF1 dans les années 1990. L'ancienne animatrice sera d'ailleurs entourée de Jackie. Le scénario de cette adaptation est actuellement en écriture...



mardi 6 février 2007

Barbie recruteuse

Vendredi : appel d’une recruteuse pour une annonce à laquelle je n’avais pas postulée. Mon CV dans une base de données – et hop, un rendez-vous pour lundi soir - hier soir donc.

Je connaissais les questions, j’étais venu avec mes réponses… Je me suis dis que j’allais voir Barbie & Ken recruteurs. Je fus fort cordialement accueilli (« voulez-vous un café, un verre d’eau ? »). Une petite photo – clic, enfin, presque : numérique oblige, il y a moins de poésie. Salle un peu surchauffée, canapés deux places en cuir noir, table basse en verre...

(...) Question : « Quel est pour vous aujourd’hui le poste qui vous fait rêver ? »
Réponse : « Producteur de cinéma »
En une fraction de seconde se sont mêlés dans son regard : incrédulité, étonnement et un « Il se fout de moi » assez jouissif.
(…)
Question : « Que faites vous ici ?»
Réponse : « Pardon ? »
Question : « Oui, heu, pourquoi êtes-vous venu? »
Réponse : « Vous m’avez appelé. »

Cela me rappelle d’autres entretiens pour d’autres jobs - dans un autre temps :
Question : « Quel est pour vous l’emploi idéal ? »
Réponse : « Auteur à succès. »
Question : « Non, mais sans rire ! »
Réponse : « Sans rire – fallait pas poser la question. »
(…)
Question : « Comment vous voyez-vous dans cinq ans ? »
Réponse : « Riche. »

Bon, je n’ai eu aucun de ces travails – et là encore, je ne pense pas que je passerai l’étape. Mais cela n’a aucune importance. Je suis toujours épaté devant le conformisme des cabinets de recrutement et des recruteurs – toute expression de personnalité semble lissée, presque annihilée. Des Barbie en somme.
Jolie - pinpante : fade.

dimanche 4 février 2007

Initier un regard

Samedi matin, tout un périple, car, rer, métro : suis allé au Louvre avec mes petites filles de cinq ans. Tous les trois, rien que moi et elles, pour le regard. Nous ne sommes pas restés longtemps – une petite heure. Pas plus, pas nécessaire. J’espère inaugurer un cycle où une fois par mois, nous irons voir des sculptures, des peintures, des lieux uniques… Ce fut donc le département Egypte : l’important était qu’elle voit les statuts, les petits éléments, les grandes colonnes, etc. Bon, les seules choses qu’elles ont retenues, ce sont les cadeaux achetés et le Mc Do pour déjeuner. Mais je me dis que ce ne fut pas inutile : voir ma petite fille mettre sa main devant sa bouche, comme soufflée devant un Sphinx ; observer l’autre rester plusieurs minutes, statiques, devant un bas relief… Un impact, une impression qui ne demande qu’à grandir.

Pourquoi je vous raconte cela ? Pour vous inviter à lire ce livre d’entretien…



Un ouvrage fabuleux sur l’art, et le métier de marchand, plus éclairant que beaucoup d’essais. C’est un ouvrage précieux à mes yeux, il possède de vrais moments de grâce… Daniel Wildenstein fut initié à l’art par son grand père, le fondateur de leur Maison. Très jeune, vers cinq ans, il l'amena au Louvre, d’abord vers la sculpture, parce que plus accessible pour l’enfant. Il le posta devant le scribe accroupi. Lui expliqua les choses, comprendre la signature de l'artiste, sa façon de mettre la peinture sur la toile...

Je n’ai pas la connaissance ni la pédagogie, mais si je peux initier le regard de mes enfants, alors, ce petit livre n’aura aidé à donner. Et c’est le plus important.

vendredi 2 février 2007

Moi y'en a vouloir des sous




Aujourd'hui, pas grand chose d'intelligent (si tant est...) : classement des films par recette monde, budgets, etc… Ce n’est pas très « productif », mais c’est assez drôle, avec des résultats parfois logiques, d’autres plus surprenants… A voir, à naviguer…

jeudi 1 février 2007

Muraille de verre

Je suis face à une montagne intime, une muraille de verre - de celle qui inhibe. Suis pétrifié, n'avance plus, là, reste impassible, immobile et fatigué sans même avoir commencé - n'arrive à rien, ne pense plus, lis à avec peine, retourne, gelé à force d'attendre une improbable avancée de mes mains - rien, rien, je n'arrive à rien. Je me penche sur des projets annexes, me dit : « je termine celui-ci pour après m’y consacrer, me lancer ». Et je repousse. Inévitable procrastination et paresse. Pour prendre une douche froide, il ne faut pas se poser de questions. Faut y aller, et vite, c’est tout. Le temps à hésiter rend plus difficile l’action.

Avant de s’enfermer toute une semaine, George Simenon faisait examiner par un docteur l’ensemble de sa famille – femme(s), enfants…. Rassurer, il pouvait s’isoler, se concentrer, écrire – rien d’important ne le troublerait.

Atteindre mon Everest. Et tranquillement, m’endormir.