dimanche 3 février 2008

Dictionnaire égoïste de la littérature française de Charles Dantzig

J'aime picorer, piocher à l'envie, dans des ensembles de petits textes qui composent un ouvrage sur un même thème. Peu les aphorismes, plus le don de ce que l'auteur veut nous faire partager. La lecture est un acte gratuit et intime, mais finalement très prosaïque. Le temps passé étant plus long, plus dense, qu'elle doit se révéler irrépressible ; et tourner les pages, perdre notre temps, devenir nécessaire. Les périples que nous empruntons dans les rencontres de la vie sont soumis à des équations que l'homme ne sauraient résoudre tout à fait, même si une logique apparait peu à peu, sans notre conscience. Et les livres ne font pas exception. Au contraire. Le Dictionnaire égoïste de la littérature française de Charles Dantzig fait maintenant parti de ces instants privilégiés qui animent ces moment perdus de l'existence.

"Ecrire comme on parle...", commence ainsi : "Je me demande si après quelques livres, un écrivain ne finit pas par parler comme il écrit." Il y a quelques temps, Charles Dantzig tenait une chronique sur Europe 1. Je ne l'avais jamais lu auparavant, et je l'entend aujourd'hui dans ma tête, pour moi seul. Sa voix, le son, ses inflexions, tout cela imprègne ces petites notes, ces longues digressions. Les mots "Ecriture", "Lecture", "Style", ou "Enthousiasme"... sont les plus belles définitions, les plus fines et les plus sensibles que j'ai lu depuis longtemps - de celles qui vous poursuivent, vous marquent, vous aident à passer un cap. Mais si parfois nous ne sommes pas d'accord, nous nous disputons aussi vrai que cela est possible.

J'ai acheté ce livre cette semaine ; je l'avais trop de fois laissé de côté, par inadvertance, avec ce regret hypocrite d'avoir autres choses à faire, à lire, à penser. Finalement, je le possède, il est dans ma main, et c'est bien. Ce Dictionnaire égoïste est aussi pour mes filles, pour plus tard, quand elles commenceront la perversion de l'éducation scolaire. Ce sera mon antidote à moi, pour elles. Qu'elles commencent leur éducation parallèle.

Soyons égoïste, à lire, à relire, à conserver. Et à partager.

(Suis désolé, je n'arrive plus à écrire. Il n'y a pas si longtemps, les posts s'enchainaient, j'avais plein d'autres projets, mon esprit fusait - aujourd'hui plus grand chose ne sort, sinon, c'est pitoyable.)

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