jeudi 22 mars 2007

Une Chanson Féminine

Pitch & concept - Une Chanson féminine

Le concept est assez simple : un épisode, une chanson… Un homme, une femme… dabadabada... dabadabada…

Première séquence, du premier épisode - première chanson : la rupture - Anaïs, album The Cheap show,
Christina


Dernière séquence, du dernier épisode - dernière chanson : la simple plénitude de l’amour - Dorval, album Les Choses de la vie, Ne demande Rien


Entre les deux, le chemin parcouru…


Note d’intention - Une Chanson féminine

Une chanson féminine repose sur l’alliage de plusieurs phénomènes apparus simultanément : le succès de meetic.fr (et ses corollaires, speed dating et solitude…), les blogs et la nouvelle scène musicale française - particulièrement féminine. C’est une radiographie de la nouvelle carte du tendre, de l’ordre amoureux… du point de vue des femmes.

Base musicale
Principalement (mais non exclusive) : La nouvelle scène féminine française - Olivia Ruiz, La Grande Sophie, Camille, Sandrine Kiberlain, Jeanne Cherhal, Daphné, Dorval, Anaïs… Nous pouvons utiliser l’ensemble des palettes de la musique au cinéma et à la télévision : l’illustration des sentiments (Coup de Foudre à Notting Hill), leur interprétation par les acteurs eux-mêmes (On Connait à Chanson), la comédie musicale (chant, danse…), ou la chanson chantée par l’interprète (Ally Mc Beal), en illustration de fin d’épisode (Cold Case, Les Soprano), etc. Nous pouvons même inclure l’interprète en guest dans certains épisodes… Et si aucune chanson n’illustre l’épisode, sans doute faudra-t-il la composer…

Emotion souhaitée
De fait, il ne faut rien se refuser, ni dans le ton, ni dans la forme, pour accéder à l’émotion souhaitée : Faire rire et être frivole. Après chaque épisode : le but ultime serait de donner l’envie de faire l’amour avec l’être aimé – donner à espérer qu’il existe un être (à) aimé quelque part… Ou de ne plus se sentir seul.

Texture de l’image, décor…

L’image se doit d’être belle, d’exprimer dans un décor très urbain, le monde d’aujourd’hui : pour l’intérieur, voir les suppléments décoration de Elle, de Cosmopolitan, ou le magasin dédié à la maison des Galeries Lafayette. Le but n’est pas d’être à la mode mais d’inclure jusque dans les moindres détails l’air du temps (le raisonnement est identique pour les costumes). Avec un zest de Tentations.07. Si tournage extérieur, nous pourrons nous situer dans les jardins de la capitale (parc Monceau, parc des Buttes Chaumont, les Tuileries…).

Lumière, sensualité… pour une claire illustration, voir la publicité H&M de décembre dernier, sur une chanson de Carla Bruni (A noter que ce concept a été élaboré en septembre 2006, soit bien avant cette publicité...)

Et pour un certain érotisme visant un public masculin, voir aussi les photos de Sheryl Nields de Scarlett Johansson pour Esquire (novembre 2006).


Pour des idées d’épisodes, et de personnages, nous pouvons nous pencher sur le livre d’Olivia Elkaim, Amazones ou Princesses, paru en mars 2006 aux éditions Ramsay. Cette enquête - et non un roman - est légère dans la forme mais sonne juste. Elle présente aussi certaines pistes comme des évidences : la multiplicité des personnages (utiliser l’aspect choral) et l’unicité des désirs (trouver le Prince Charmant, l’Homme idéal) ; les lieux (boutiques, restaurant, sex-shop…) ; les relations mère/fille, père/fille ; le psy ; la fièvre acheteuse ; etc. De plus, Olivia Elkaim a un véritable talent de plume que nous aurions tord de négliger.



Mais, au final, Sainte Futile, peut être aussi un bon slogan…

Ecritures
Je propose de décomposer le travail sur deux axes : un groupe de scénaristes femmes ; avec en contre point, une conseillère éditoriale, apportant une touche en plus, le détail, la légèreté, une vision… Associer les talents, les compétences et les intimités. (
Pour des propositions d'auteures et de conseillères éditoriales... me contacter)


Post-scriptum

Ce concept s’inscrit dans la droite ligne de la ‘chick lit’ (‘la littérature pour poulette’), comme Le Diable s’habille en Prada ou Sex on the City… Certes, dans ce type de littérature, le meilleur y côtoie le pire – mais leur existence et leur succès témoigne d’un besoin, d’une envie : à nous de le combler avec qualité, humour et humanité. Cf. le dossier du magazine Lire (mai 2006).
En parallèle, ci-après des extraits d’un article paru dans L’Express du 23 novembre 2006 (Ségo-Sarko - Comment ils veulent vous séduire) :

« En prise directe avec quelques grandes plumes du magazine Elle, avec qui elle discute régulièrement, Ségolène Royal a compris qu'il existait un public spécifiquement féminin à conquérir, un public qu'elle a rallié par ce qu'elle montre plus que par ce qu'elle dit. «J'ai été stupéfié, raconte un élu parisien, par le nombre de nouvelles adhérentes qui me répondaient: "C'est une femme, elle est jeune et elle est belle'', lorsque je les interrogeais sur leur préférence affichée pour Ségolène Royal.’’ »

… et d’un article du Figaro, L'Express rajeunit sa formule et cherche à féminiser son lectorat, publié le 22 novembre 2006 :

« L'Express veut séduire les lectrices. À partir de demain, le supplément encarté dans le news magazine ne s'appellera plus L'Express Mag mais L'Express Styles. « Un titre qui fait appel aux dimensions essentielles du plaisir, de l'évasion », souligne le directeur de la rédaction de L'Express, Christophe Barbier, qui a succédé en septembre à Denis Jeambar. Les pages cultures, arts et spectacles seront ainsi rapatriées dans le news, dont les rubriques seront elles-mêmes réorganisées. Cette migration permettra aux sujets « féminins » de L'Express Styles de gagner 6 à 7 pages. Un renvoi de ce supplément figurera en appel de une de l'hebdomadaire. De quoi susciter l'achat au numéro. L'Express compte 360 000 abonnés dont le nombre « progresse régulièrement » et « seulement » 70 000 acheteurs au numéro. Cette nouvelle formule cible aussi et surtout les annonceurs. « Les relais de croissance sont dans les univers de la mode, de la beauté, du luxe, des voitures », indique Christophe Barbier. »

No comment.


Quelques commentaires annexes, des pistes de
développement…

Extrait de l’interview de Lauren Weisberger (Le Diable s’habille en Prada) – Lire mai 2006 (en italique)- et mes commentaires…

Qu'est-ce que la chick lit? Lauren Weisberger. Aux Etats-Unis, nous la définissons d'après plusieurs éléments : tout d'abord, il faut une jeune héroïne, jolie et intelligente, qui essaye de vivre sa vie dans une grande ville. Elle a des problèmes avec sa carrière, sa vie amoureuse et ses amis. Cette jeune femme relativise ses idéaux - une promotion, un mari, par exemple - et finit par découvrir que ces modèles ne correspondent pas à ce dont elle a besoin.
Emploi de l’héroïne : évoluant dans le monde du luxe, elle n’est ni styliste ni assistante, mais une de ces ‘petites mains’ très prisées – brodeuse, par exemple… L’univers du luxe peut permettre de trouver un métier plus en phase avec le réel – cela n’empêche pas l’ambition de devenir Directrice Artistique ou de créer sa propre maison de couture… Problème avec sa vie amoureuse : on débute sur une rupture et la finalité est déjà établie.

D'où vient votre succès ? L.W. A la chance et au fait d'être arrivée au bon moment. Je ne me souviens plus du moment exact où j'ai imaginé l'histoire du Diable s'habille en Prada. C'était juste une expérience amusante que d'écrire une œuvre de fiction après de longues journées à travailler dans un magazine. En fait, j'ai voulu retranscrire ce que mes amis et moi, des «vingtenaires» de New York, vivions tous les jours. Les lecteurs ont bien réagi à ce réalisme.
Comment choisissez-vous vos personnages ? L.W. Il me suffit de regarder autour de moi, bien qu'il ne faille jamais s'inspirer d'une seule personne pour créer un personnage - croyez-moi, mes amis ou les membres de ma famille ne sont pas comme dans mes livres! J'essaie d'inventer chacun de mes héros ou personnages secondaires en mêlant plusieurs personnes que je connais. Je passe des mois à les concocter, en me demandant comment je réagirais lors d'une situation donnée, si j'étais eux.

Quelles sont vos influences littéraires ? L.W.
Je me réfère plus à ma propre culture «pop» qu'à des figures culturelles «classiques». Mes livres parlent de ce qui se passe aujourd'hui, et j'essaye de me détacher de tous les modèles. Je me contente d'écrire à propos des gens, des lieux, des produits, des fêtes, des tendances, des conversations autour de moi.

Recherchez-vous la satire sociale à «thèse» ou le divertissement ? L.W. L'un ne peut pas fonctionner sans l'autre. Comme tout le monde, je lis beaucoup de choses très variées, des tabloïds aux chefs-d'œuvre de la littérature.

Exprimer le charnel, rester familières des choses de la vie, des trivialités que les hommes préfèrent souvent taire, ces romancières s'y attellent et font école’ (extrait du dossier de Lire, article Les femmes et le roman) : il faut être réaliste et profondément humain, tant dans le vocabulaire (ni trop fleuri, ni expurgé) que dans les situations – le succès repose sur être en prise avec une certaine réalité tout en faisant rêver. D’où l’importance du monde dans lequel elles évoluent. L’aspect chanson doit permettre de faire le lien entre la réalité et la rêve, apporte un surcroit de poésie – être le médium permettant au téléspectateur de passer le cap de sa vie à la vie rêvée.

Victimes de la mode, célébrités, alcooliques mondains... tous ces personnages ne sont-ils pas devenus des clichés d'une certaine littérature ? L.W. La mode, les «rancards», la vie nocturne... sont toujours «en vogue»! [En français dans le texte.] C'était déjà le cas pour les jeunes filles faussement «innocentes» des années 1920, les hippies des années 1960 ou les rats de boîtes de nuit des années 1980. La fiction racontera toujours les divertissements des gens.
Repas, shoping, sport, copines… : Comment inclure du mouvement – les faire marcher, le sport (jogging, badminton…) : être le plus souvent en mouvement, dans l’acte, dans l’action : jamais statiques… même à table (Cf. The West Wing)

Vos livres ont-ils eu des répercussions sur les magazines féminins, voire sur la vie de vos lectrices? L.W. Cette idée me plaît beaucoup, mais je ne pense pas avoir changé grand-chose à la vie de tous les jours, pour qui que ce soit...

Ce concept doit être écrit par des femmes - à l'intention des femmes. Dans un des articles lus sur ce sujet, j'extrais ce paragraphe : « On ne pouvait que remarquer que les décors des romans de la chick lit reste presque invariablement celui de New-York, Manhattan plus précisément. N'y aurait-il pas de chick lit à Paris ? Si les maisons d'édition comme le Fleuve Noir ou Harlequin ont flairé le filon et importent des Etats-Unis, les auteures françaises de chick lit se font rares. Chez nous, on a quand même Alix Girod de l'Ain et Arièle Butaux. A vrai dire, ce n'est pas grave : Manhattan, ça fait plus rêver que La Défense. » Le véritable défi, et peut-être l’angle d'attaque, est celui-là : faire rêver à Paris. Cela se joue aussi bien dans le scénario - liberté de ton et de sujets - que dans les détails - de la lumière, l’ambiance (décor, costume, accessoires) jusqu'au milieu socioprofessionnel des héroïnes.

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