samedi 24 mars 2007

Réponse à e-diote

Chère bloogueuse,
Chère e-diote,

Suite à ton commentaire d'hier, ma première réaction a été de me dire :
"Oh ! Oh ! Eh ! Eh ! commandant Mc Coy, on se calme ! On ne touche à aucun bouton !"

Tu dis (on se tutois, c'est la règle), tu m'accuses presque de : "Rêver, sans agir." . Je t'invite à naviguer un peu sur mon blog et sur la plupart de ceux qui sont en liens, et tu verras que moi-même et mes 'amies blogguers', on essait justement de 'rêver et d'agir'. Pour ma part, c'est certes très imparfait, très maniaco-dépressif et tout le toutim - mais je me soigne par mes rêves, la lecture et l'écriture. Donner corps à mes rêves, d'aimer travailler, se perdre dans leur concrétisation, je n'ai pas besoin d'aller aux USA pour cela. Mais cet article m'a permis d'exprimer quelque chose de plus profond.

''Cette société Netflix..." Au sein d'une entreprise, je souscris complètement et depuis longtemps à cet idéal : "L’obligation d’être présent au boulot et le fait de mesurer le temps de repos “sont une relique de l’ère industrielle” estime Reed Hastings le patron et fondateur de la boîte. Les dirigeants préfèrent traiter le personnel comme des adultes."

Je m'explique : au sein d'une société, plus que de faire acte de présence, nous devrions avoir des missions à accomplir, un contrat moral entre l'employeur et le 'missionné' sur les objectifs à atteindre, les délais et les moyens pour y parvenir. Or, la nature humaine étant ce qu'elle est, c'est un idéal idyllique. Mais, il est intéressant de constater qu'il existe quand même des sociétés qui s'essaie à cela tout en 'frôlant le milliard de dollars de CA l’an dernier' et même si cela 'ne concerne que les 300 employés à plein temps', et non 'le millier de travailleurs payés à l’heure n’y ont pas droit'.

Bref, il est dommage que notre pays enferme l'activité économique dans des normes et des lois ayant été élaborés au début des années 1970, et qui répondaient à des besoins spécifiques et légitimes de cette époque, mais qui aujourd'hui, sont devenus obsolètes. (Même si beaucoup d'autres lois sont venues s'ajouter tout au long des décennies, la philosophie intrinsèque date de ces années.) - Bon, je commence à parler comme Laurence Parisot, faut que je relise Marx ! A ce propos, lire cet article éclairant. Je cite : "Plutôt que de maintenir cette législation qui a si mal vieilli, mieux vaudrait donc s’interroger sur sa signification et son efficacité aujourd’hui."

Tu termine ton commentaire par ces mots : "Vas-y, camarade francais raleur et insatisfait, aux Etats-Unis ! On va voir combien de temps tu vas tenir... La France n'est pas le paradis, mais ce n'est pas non plus l'enfer, a part celui cree par la masse toujours plus grande des insatisfaits chroniques :-)Bref : ne pas rever. Ni de ce cote-ci, ni de l'autre cote de l'Atlantique la vie n'est merdique ou paradisiaque, voyons !"

Ma réponse tient en deux temps. Je souscris complètement à ce proverbe allemand : «Heureux comme Dieu en France.» Je suis conscients de vivre dans un pays merveilleux. Mais je suis également conscient que, pour rependre les termes de Pierre Viansson-Ponté dans le Monde du 30 avril 1968 : « La France s’ennuie... ». Oui, la France s'ennuie et désespère ses enfants. Ce que je disais sur la vie en entreprise, je l'élargie à trop de strates de notre beau pays, et plus intimement, j'en ressens les effets et les conservatismes. Si cette élection présidentielle est vécue avec tant de passion, si "la France vit la campagne présidentielle dans une effervescence hors du commun" comme le relate El Mundo (cité par Courrier Internationale cette semaine), ce n'est pas qu'elle considère cela comme un divertissement, mais qu'elle espère que le vainqueur sera celui qui la sortira de sa torpeur, et elle hésite encore quand aux modalités (Parlant des sondages, le responsable du parti socialiste explique que 'c'est comme une patinoire', tout peut se passer.)

Voilà, chére, e-diote, ma réponse. Je sais pas si elle te satisfait, si tu es d'accord, pas d'accord - n'hésite pas revenir, et à me donner matière.

Je te remercie pour ton commentaire.


(A noter que je ne prends partie pour aucun des candidats, et que si vous déduisiez quelques inclinations de mes propos, vous vous trompez de toute façon.)


1 commentaire:

Florence Meichel a dit…

jolie réflexion ! Merci !