lundi 26 mars 2007

Notre pays... vituel (2)


J'ai une idée qui me trotte dans la tête depuis quelques temps déjà, j'ai du mal à l'exprimer, mais j'essaie quand même.

Le web permet une expression particulière - comme si ce nouveau médium n'avait pas encore révélé ses propres potentiels, sa propre matière, sa propre écriture, sa propre expression, totale, globale, un sentier aux chemins qui bifurquent qui nous entraînerait dans La maison des feuilles...

C'est une écriture, certes, mais démultipliée, une écriture en soi, définitive, ultime - où tout se mêle sans séparation, presque sans frontière ni classification, où tout s'abreuve en soi et dans l'autre, le lecteur. Comme si on renversait la finalité, l'expression même, vers l'impression, une référence au détour d'une phrase, un mot vers une pensée entr'aperçue : et la forme adéquat pour vers un lien, une vidéo, une musique, une photo affirmée - pour une ambiance, un être, en soi. Comme si internet était l'accomplissement de la poésie, et l'interactivité une conclusion logique de l'écriture automatique. Et fait, l'écriture-internet retourne notre fonction logique et illogique vers une écriture neuronale.

Bien souvent, le web est vécu comme une vitrine pour s'exposer (journal intime) ou exposer (cf. mes propres nouvelles ou le site pour Seine Amère, le 'scénario en devenir' - "en l'occurrence, il nous faudrait utiliser toutes les ressources du blog pour au final, peut-être, qu'on peut créer un nouvelle façon de s'exprimer, une nouvelle démarche littéraire : une création en elle-même, hybride"...) Mais il existe peu de tentatives d'une exploration globale des potentiels de l'outil. Sans doute même que cela est un peu vain. Certains se sont essayés en éditeurs virtuels, en radio ou en télé on-line, mais à l'analyse, ce n'était qu'une extension que ce qu'on connaissait déjà dans le 'réel'. Le web 2.0 commence à peine à être utilisé comme outils journalistiques à part entière, et quand aux auteurs, ils sont encore trop timides dans la forme et le fond.

C'est plus une intuition qu'une réelle idée, une volonté de me pencher sur ce problème que j'ai là, à porter... mais qui m'échappe. C'est aussi une certitude que je ne suis pas photographe, ni graphiste (je parlerais des graphistes dans pas longtemps - cf. d'ailleurs la redistribution des liens), donc que je ne saurais faire les choses (quelles choses, d'ailleurs ?) seul.

Post-scriptum
Si quelqu'un à une idée, un auteur, un artiste... quelque chose à présenter, sur le sujet de ce post, je suis preneur - on peut ouvrir une discussion. Comme je suis également preneur pour participer à tout projet un peu marrant, un peu nouveau, selon mes compétences professionnelles (CV dispo sur demande) ou celles, plus aléatoires, présentes sur ce blog.
Je me demande aussi s'il existe en France, une revue, qui m'aurait échappée, mensuelle ou trimestrielle, à l'image du New Yorker, d' Harper's, de The Atlantic Monthly ou de The Walrus. Comme si une revue qui convierait les "meilleurs plumes françaises et internationales pour traiter de sujets politiques, littéraires ou de sociétés, illustrés par des photographies soignés" n'était pas réalisable... Je ne pense pas qu'elle serait fortement bénéficiaire - mais, après rémunération des fondateurs et des salariés, peut-être serait-elle à l'équilibre... Je ne sais pas. En tout cas, je suis dispo.

2 commentaires:

Gilles Rammant a dit…

Bonjour Michel,
je ne laisse pas ou peu de commentaires sur ton blog mais j'en suis un lecteur régulier. Je voulais simplement te dire qu'au delà de la qualité de ta plume; ton approche, tes réflexions sont souvent de qualité et trouvent souvent résonances en moi. Tu es en pleine réflexion sur la création, actif sur le le sujet, et demandeur de nouveaux projets, de nouvelles aventures.
Je ne peux que te rejoindre sur cette posture et t'encourager.

Michel a dit…

C'est sympa.
A vrai dire, si je suis demandeurde nouvelles aventures, je ne vois pas vraiment vers lesquelles et quelle pourrait être mon utilité. Comme je le dis sur ce post, je suis dispo. Et je continue à travailler (un peu) pour moi (texte, recherche, etc)... La solitude de l'auteur, qu'il soit scénariste ou romancier me fait peur, me pétrifie presque. A moins que ce soit la solitude tout court, je ne sais pas.