mardi 12 juin 2007

Le Cercle fermé - Jonathan Coe

Le Cercle fermé de Jonathan Coe...

Je suis réfractaire aux romanciers plébiscités - au 'grand écrivain contemporain'. C'est une attitude stupide, sans doute d'adolescent attardé qui dit 'non', 'non' et 'non' par principe. Mais plus prosaïquement, ces "écrivains qu'il faut lire" me laissent froids - non pas : tiède. En fait, je m'en fous, nulle découverte à venir.

Mais là, encore une fois, je me suis trompé. J'ai eu tord de ne pas forcer mon désir. Ce texte est un puissant miroir de nous-même, sous une lumière parfois tendre, souvent blafarde.

Céline disait que le style c'était tout. En fait d'écriture, je parlerai ici de mises en scène - en situation -, et d'une dissection, tout à l'intérieur, du coeur et des reins. Si j'ai une réserve, c'est sur le manque de tendresse de l'auteur vis à vis de ses personnages - mais en définitive, c'est envers nous, qu'il manque de délicatesse. La vie, elle est finalement si simple... Les connivences, nos enfants, nos femmes... se ressemblent tous, d'un coté ou de l'autre du Channel. Et nos doutes, nos faiblesses, nos lâchetés, nos défaites : il les dévoile, en nuances, sans qu'on puisse y échapper, sans prétextes, sans laisser place à l'espoir, même pas une rédemption : une petite lumière dans notre humanité.

Le Cercle fermé, c'est notre génération mise à nue. A moins que ce ne soit de moi-même.

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