lundi 2 avril 2007

Ecrire, c'est d'abord lire


Je voudrais revenir aux entretiens promotionnels fait par DOA, et mis en ligne sur le site de Gallimard, et particulièrement à deux séquences, les numéros 3 et 4 :

- Séquence 3 : Votre manière d'écrire s'inspire-elle de celle de James Ellroy ?

- Séquence 4 : Comment parvenez-vous à décrire de l'intérieur de fonctionnement des cellules terroristes et des services de renseignements ?

Je vous laisse vous faire votre propre synthèse ; voici la mienne, dans laquelle sont inclus des commentaires personnels, sans nécessairement faire de différence.

Je retiens tout d'abord une phrase : "insérer de la fiction dans les interstices de la réalité" ; puis, ensuite, une méthode.

Documentation & gestation
Une fois que nous avons une thématique (un sujet, une intuition, une envie), il nous faut, tout d'abord, nous l'approprier complètement, totalement, par une documentation fournies ad hoc mais aussi sur les sujets connexes. Une fois que nous avons une vision juste de l'ensemble, nous devons lire d'autres sources pour compléter les premières. Mais il est également nécessaire d'aller trouver l'expérience où elle se trouve, de faire des rencontres, le but étant de donner de la chair, du sang et pas seulement l'étalage d'une connaissance livresque un peu vain dans le cadre de la fiction. A mon avis, les nouvelles technologies peuvent être une accélérateurs de contacts...

Peu à peu, durant cette phase de gestation, l'histoire apparaît clairement, avec quelques personnages archétypeaux, comme si l'inconscient travaillait sans nous, mélangeant, malaxant la matière brute de la documentation.

Rédaction du traitement
Nous pouvons alors entreprendre la rédaction d'un document très structuré, très détaillé, qui comprendra l'ensemble de l'histoire. Un traitement de cinéma, en quelque sorte, mais peut-être paradoxalement plus synthétique et plus détaillé...

Rédaction du roman
Viens alors la r
édaction à proprement parlé du roman, avec la mise en mouvement des personnages, qui évoluent, de façon intenglible selon leur propre psychologie. Comme s'ils prenaient vie, indépedanment de l'auteur, mais dans le cadre de l'histoire, comme des personnes réèls dans le cadre de leur propre vie.

Vikram Seth raconte dans son roman Deux Vies, la genèse de son roman "indien" qui allait devenir Un Garcon Convenable. Ainsi, il croyait l'achever en un ou deux ans, et qu'il ferait entre 300 et 400 pages. Finalement, l'oeuvre fit 1 200 pages, et cela lui prit 7 ans. "... le roman, qui s'ouvrait par un fasueux mariage, était habité par tant de personnages qui succitait mon intérêt que j'allais devoir cesser d'écrire pendant au moins une année pour me donner le temps de me familiariser avec les univers variés - droit, politique, adminstration, médecine, agriculture, industrie, commerce, éducation, musique, religion, etc - dans lesquels ces personnages évoluaient. (...) Au lieu de me sentire entravé par ces recherches, je me rendis compte qu'elles m'inspiraient de nouvelles idées."

Et pourtant, The Observer écrivit : "En terminant sa lecture, personne ne peut souhaiter que ce roman fût plus court."
C'est cette pharse dans la quatrième de couverture qui me le fit acheter hier - ou plus exactement qui emporta ma décision. Depuis un certain temps déjà, je le prenais, le reposait, puis, encore et encore, au fil de mes visites à la Fnac des Termes... Impressionné par son poid - (1212 pages !!!) Finalement, je laisse Deux Vies que j'ai commencé hier (pour le reprendre - ou pas), pour finalement lire celui-ci. Peut-être fallait-il commencer le premier pour aller vers l'autre...

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