lundi 2 avril 2007

Mon pays virtuel, une ambition

Depuis plusieurs jours, je réfléchis et j'aimerai avoir un retour sous forme de commentaires ou d'avis personnel (mon mail est dans mon profil).

Je mets en ligne des post sur la convergence et son impact plus culturel et sociologique que technologique. C'est, dans la même logique, une vidéo de présentation des fondateurs de Rue 89. Dans celle-ci, un des journalistes expliquait qu'ils tentaient de créer une nouvelle façon de pratiquer le journalisme uniquement sur le web, et pour le web, en mettant en relation trois axes de développement et de production de l'information : le journaliste, l'expert et l'internaute.

Ma réflexion est donc la suivante : est-il envisageable de créer une oeuvre de fiction uniquement sur le web, par le web et pour le web. Et si oui, comment. Une oeuvre :

- dont le médium initial est le web - ou toute transposition ultérieur nécessiterait une adaptation (comme un roman vers le cinéma, par exemple).

- et qui utiliserait toutes les potentialités du web, tant technologiques (liens, musique, vidéo...) que sociologiques (réseau, oeuvre collaborative, etc...).

Mon ami met son scénario sur internet - et voilà ce que je me dis : il faut qu'il l'enveloppe des ressources propres à ce médias. (cf. les commentaires). Mais il faut aller plus loin encore - et c'est ma démarche. Des serpents dans l'avion a été écrit avec 'l'aide des internautes' - mais c'était pour un film. Et je suis très réservé quand à l'approche collaborative en elle-même - tout et n'importe quoi, le bon et le trés mauvais se cotoient, et la séparation, la hiérarchisation devient vite fatiguante, improductive.

Pourtant, je pressens qu'un tel projet ne peut être mené seul -comme un film de cinéma, plusieurs compétences et plusieurs personnalités peuvent s'épanouir dans un cadre commun si large qu'il donne des possibilités d'expression pour chacun. Je suis également conscient des limites intrinséques du web, du cadre spécifique de son écriture. Il est fastidieux, par exemple, de lire de longs textes (oups, comme celui-ci), de se concentrer, de consulter l'intégralité des liens proposés. Mais les limites n'en sont plus si elles font parties intégrantes de l'acte créatif.

Les droits d'auteur sont aussi un soucis. A moins de penser en terme de collages, comme si l'association de tout ou parti d'autres oeuvres était une nouvelle création : un podcast (vidéo ou sonore), un lien spécifique, etc. qui viennent illustrer, densifier l'histoire même. Pour tenir un lecteur, il faut une histoire qui se déroule, qui déroule, à l'exemple des romans feuilletons du 19e siècle. Serait-ce cela : créer un feuilleton à l'image des oeuvres d'Alexandre Dumas ou d'Eugène Sue, mais avec les moyens d'internet et du web 2.

Ou bien le journal intime, la vision personnelle de plusieurs personnages racontant leurs histoires, de leur point de vue... Comme un roman épistolaire. Un roman feuilleton, épistolaire, avec photos, sons, images, création graphique, liens et documentations... Une histoires a plusieurs niveaux : le premier (lecture, spectateur des images et des sons) ; le deuxième : le commentaire, l'avis, l'analyse, la proposition ; le troisième : l'accés aux liens, comme mise en abime, perpétuelle, infinie. Des carnets intimes qui se croisent, s'entrecroisent, s'entrechoquent...

Ou alors, une oeuvre plus intellectuelle, mais plus ésotérique, plus abscons aussi. Quoique les deux ne soient pas antinomiques.

Je ne sais pas, je tatonne - mais sans doute existe-il déjà des tentatives.

PS : lisez le commentaire de "Fabb" dans le post suivant : à la fois éclairant, fabuleux, lucide : voilà la voie (j'adore internet - il est daté du 31 mars dernier, et j'étais passé à coté...)

4 commentaires:

Meichelf a dit…

A vous lire, je me dis que Second life pourrait constituer un joli terrain d'expérience pour cette ambition ! :-)

Michel a dit…

Je n'y avais pas pensé ; faudrait que je me décide à y faire un tour... Mais produire une fiction virtuelle pour des êtres virtuels me plonge dans des abimes de perplexité...

Florence Meichel a dit…

Pas si virtuel que ça tout ça !
mais je vous laisse découvrir ! :-)

Anonyme a dit…

Oui ça va être possible mais il faut les premiers. Sans doute toi. La question serait de savoir comment en vivre. Parceque le tout gratuit, bof.