dimanche 11 novembre 2007

Les promesses de l'ombre, de David Cronenberg

Les Promesses de l'ombre de David Cronenberg est un beau film, unanimement salué par la critique... Et pourtant, il y a un je-ne-sais-quoi, qui manque, qui me manque pour aimer inconditionnellement. Les acteurs ? Indispensables. Tous. Le scénario ? Construit, solide, les choses coulent de source, tout naturellement, incidemment. La lumière ? Non, la forme colle au fond. La mise en scène ? Sans esbroufes, calme malgré la violence, sobre, presque en retrait, elle porte, l'air de rien, le film vers des hauteurs. Et pourtant, pas assez. La fin en happy end ? Même pas. A partir d'une certaine qualité, je pense que nous, spectateur, nous pouvons tout accepter, tout supporter - le syndrome, Star Wars, " Il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine…" Et je ne comprends pas - sincérement. A moins que finalement, ce ne soit le personnages de Viggo Mortensen ne me soit apparu comme transparent, limpide ; et la fin, entendue, à peine le film entamé. D'où un sentiment inexorable d'un chemin qu'on parcours sans peine...


9 commentaires:

Meichelf a dit…

Pas assez vivant ?

Michel a dit…

En fait, plutôt le sentiment, l'impression tout au long du film de savoir où le réalisateur souhaite nous mener. Bref, peu de surprise, pour peu de plaisir... Même si les acteurs, la réalisation, et tout et tout ne sont pas en cause...

Anonyme a dit…

C'est marrant Michel, je partage exactement le même avis que toi. Mais je ne sais pas si c'est d'anticiper le récit qui fait que le film manque de surprise, il manque un truc c'est vrai. Ce film n'est pas une claque c'est une caresse, et je pense que Cronenberg (alors est-ce une cause ou une conséquence) devient grand public. Je ne l'ai jamais autant vu en première page des journaux...

Et je ne sais pas pourquoi, l'intuition ou l'instinct, je n'ai pas "senti" le fait que Cronenberg reprennent le même acteur et exactement le même type d'actrice... je crois que ça joue sur le manque de surprise, on connaît la maison, pas de nouvelle pièce que l'on découvre. C'est un peu naze comme jeu de mot mais le film "les promesses de l'ombre" porte bien son titre...

Anonyme a dit…

Ce qui manque à ce fil est finalement assez simple à mes yeux. Il manque un point de vue. A ne pas vouloir choisir entre raconter l'histoire de Nikolai ou celle d'Anna, il ne raconte finalement rien du tout. On survole l'histoire, on survole les personnages, on survole les personnages les sentiments et au final il n'y a que du vide. Zéro empathie, zéro identification, zéro "humain". Ce film est tout le contraire de "History of violence", ce film n'a tout simplement pas de couilles.

Michel a dit…

Eh, oh, reste polie avec Naomie !

Anonyme a dit…

Ah non non mais je dis pas, hein, moi aussi je la préfère sans couilles Naomi ! ;)

Michel a dit…

Sinon, sur le film, suis assez d'accord avec Denis et Cédric : film sans surprises et sans c... Mais avec Naomi Watts

Anonyme a dit…

Bon, ben pas d'accord : Les Promesses, c'est le reflet de History. Le tout donne une sorte de film "miroir", accentué justement par la correspondance des acteurs.
Effet miroir, parce que :
- dans History, Viggo est un homme bien dont on découvre peu à peu le passé sombre, qui le rattrape malgré lui, et contre lequel il lutte au bénéfice de sa nouvelle vie / dans les Promesses, on le découvre "dark side", mais peu à peu se dessine un personnage bon, mais qui s'enfonce volontairement dans le mal au profit du bien mais aux dépends de sa vie.
- History : Maria Bello est une mère accomplie dont le fils se détache peu à peu, et qui subit l'histoire de son époux / Les promesses : c'est par Naomi Watts que le problème arrive, elle ne le subit pas mais l'affronte, en mère blessée qui va chercher à s'accomplir.
En parallèle, on retrouve des thématiques chères à Cronenberg, et qui sont bien bien bien éloignées des aspirations du grand public : le travail sur le corps (la révélation des cicatrices au fur et à mesure de la révélation du passé de Viggo dans History / les tatouages qui affichent d'emblée le passé dans les Promesses...), mais également la dénonciation de la violence jusqu'à l'écoeurement en la montrant telle qu'elle est.
En somme, un film d'autant plus intelligent qu'il entre en résonance avec le précédent.

Michel a dit…

Cher Bertrand, belle analyse - mais qui me convainc que partiellement. Attention, personnellement, j'ai bien aimé Les Promesses. Mais il manque quelque chose par rapport à History.