mardi 30 janvier 2007

Notre confiteor



http://www.telos-eu.com/2007/01/ego_media.php

Et sur le blog
http://edgeminded.blog.lemonde.fr/ les post du 27 janvier 2007.
"YouTube va partager ses revenus avec les Internautes"
"La chronologie des médias en voie de disparition ? Apple tire sur l’ambulance"


http://www.telos-eu.com/2007/01/la_societe_depression_de_soi.php : je cite de ce dernier lien, les phrases suivantes :

"Illusion de l’hyperchoix : l’océan des formes expressives renforce l’importance des médiateurs qui s’occupent à répertorier et à sélectionner ces biens culturels et à les faire connaître dans les grands organes de presse. Illusion sur le contenu : beaucoup de platitudes ou d’échanges genre « little chat », plutôt que des pépites artistiques ou informationnelles."


Un jour
Darryl F. Zanuck remarqua le chose suivante, à propos de Joseph L. Mankiewicz : la totalité des Oscars remportés par ce grand réalisateur le fut sous sa direction - sous-entendu, aprés, il ne fit plus rien. Si exagérée qu'elle soit (quoiqu'il en dise, il y eu le Limier par la suite...), cette anecdocte, extraite du livre de Patrick Brion sur le réalisateur aux Editions de La Martinière, démontre le besoin de "médiateurs".
C'est notre crédo, notre Confiteor, un besoin de plus en plus patent.

lundi 29 janvier 2007

Des pistes...

Nous travaillons actuellement sur 3 pistes. Le pourcentage de réussite est proche de 0. Il faut être lucide. Or, ce que j'ai appris de mon parcours, c'est que rien n'est jamais certain, que tout est virtuel, et tout avance trés trés trés lentement, à petit pas.

J'ai appris aussi que le premier acte, est d'avoir le scénario ; le deuxième, des contacts ; le troisième : des idées, des idées : pour ne pas renoncer.

Etre soudé aussi, avoir confiance en l'autre, accépter ses avis, lui reconnaitre une chose : ce fut le premier, en dehors de la famille, des amis, à croire en vous, qu'il était bien, voire nécessaire de faire un bout de chemin ensemble.

Si personne ne vous attend, personne ne prete attention à vous. Notre premier acte : nous inclure, nous imposer, par le fenêtre, la cheminée, la porte d'à-coté... Exister.

vendredi 26 janvier 2007

A lire, à lire, à lire...

http://www.lefigaro.fr/medias/20070126.FIG000000304_video_apple_brise_les_regles_europeennes.html

http://www.lefigaro.fr/medias/20070126.FIG000000303_reforme_du_compte_soutien_a_l_audiovisuel.html

A mettre en perspective avec tout notre discours...

Dell

Nous avons reçu hier l'ordinateur - enfin je vais pouvoir travaillé... à la maison...

Un livre est sorti hier matin, je l'ai acheté hier midi, et l'ai terminé cette nuit.
Je vous en reparlerai lundi (ou pas) - mais, là, pas vraiment le temps.

jeudi 25 janvier 2007

La mort de John Coltrane


Alice Coltrane est morte la semaine dernière.

Wikipedia la relate ainsi la fin de vie de John Coltrane :


« Le
19 mars 1967, Alice et John ont un troisième fils, qu'ils baptisent Oran. Le 27 mars, a lieu l'inauguration officielle du Olatunji Center of African Culture, situé au 43, 125e rue Est, dans Harlem. En mai, John est pris d'une douleur atroce à l'abdomen alors qu'il rend visite à sa mère. De retour à New York, il passe une biopsie, mais il refuse de rester à l'hôpital pour d'autres examens. Le 16 juillet, aux petites heures du matin, il est conduit d'urgence à l'hôpital. Le lendemain, 17 juillet, John Coltrane meurt suite à ses blessures. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Coltrane

Il meurt d’un cancer.

Rashied Ali déclara : « Coltrane malade ? Je n’en savais rien, il ne se plaignait pas, il soufflait dans son saxophone avec une telle puissance ! je me souviens jsute qu’il disait qu’il était fatigué, qu’il n’avait pas son énergie habituelle. Deux semaine avant sa mort, nous avions fait de la musique ensemble, je me rappelle qu’il jouait avec une grande force mais qu’il était assis sur une chaise. »
Cité par Pascal Bussy dans sa biographie – Coltrane, élidions Librio

Plus que sa force, son âme : Il semblait se désintéresser de son enveloppe charnelle, concentré sur quelque chose de plus grand, sa musique - ses douleurs, le cancer du foi, n’avaient aucune importance : il continuait à travailler, à jouer, à exiger, à toucher l’invisible beauté de sa musique.

La mort de John Coltrane a toujours été pour moi, un exemple, un idéal – celle dont je rêve. Je sais bien que c’est stupide, ce n’est pas à prendre au sens littéral, c’est plus une ambition de vie. Je voudrais mourir comme lui : concentré.



(J'aime cette photo de William Claxton de Coltrane au Guggenheim. Elle est extraite de Jazz Life - peut-être, non, sans doute, le plus beau livre que je posséde et l'un des plus beaux cadeaux que l'on m'ait fait...)


mercredi 24 janvier 2007

If…


Il m’a été écrit cette phrase hier : "Donc ton aventure personnelle commence, ce doit être bien excitant !"

Pas vraiment – et c’est même assez étrange. Emotionnellement, je suis de plus en plus détaché, au-delà, presque zen – pas complètement, mais presque. Je veux me concentrer sur la réussite, déterminer les étapes successives, une démarche logique, cohérente – et conséquente. ‘Faire le tour des popotes’, tenir à quelques idées que je crois pertinentes, nous remettre en cause sans arrêt. Agir. Travailler, peu importe le succès réel ou imaginaire : le voyage davantage que le but.

J’ai entr’aperçus ce week-end un documentaire sur Paul Auster – été raconté ceci. Il écrivait sa trilogie New-Yorkaise. Premier volume : refusé. Deuxième : refusée. Troisième : …
Envoi à dix-sept éditeurs de NY : tous ont refusé. Si bien, que, le comble, c’est un petit éditeur de Los Angeles qui accepta et édita. C’est cette même passion dans l’action, la même conviction dans le travail, ce même acharnement dans la proposition, que je veux avoir. Rester concentrer sur la balle. Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter… (Mantra)… Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter… Ecrire, travailler, tenter…

« Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir
(…)
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maîtrePenser sans n’être qu’un penseur »


Traduction du poème de Rudyard Kipling If par Paul Eluard
http://www.jmrw.com/News/IF.htm#photo

La vie n’est pas l’écriture, les idées ou les projets – cela en fait juste partie, donne du sel, occupe et donne presque une justification mineure à son existence. Rien que cela, rien de plus. Et pourtant, pourtant…

mardi 23 janvier 2007

Propagande, média et démocratie

Je lis en ce moment l'ouvrage en lecture quotidienne... Je mets en lien une analyse bien meilleur que je ne pourrais jamais écrire...

http://www.radio-canada.ca/par4/Mag/20010506/vb/propagande_medias_democratie.html

... mais pour résumer tout le propos du livre, notre démocratie, les médias - et la propagande... je voudrais juste rappeler cette phrase de Pierre Desproges :

"Je pense donc tu suis"

Death of a President



Je n’ai pas d’autre avis que celui-ci : voilà une idée qu’elle est bonne ! Cette 'fiction documentaire' est à mettre en relation avec celle où Tony Blair est mis en accusation :

Cela me fait penser aussi à ce vrai-faux documentaire sur la conquête de la lune par les américains. Opération Lune de William Karel nous démontrait avec l’aide d’interviews tout à fait réelles (mais montées de telles sortes qu’elles renforcent la logique du propos), que les américains ne sont jamais allés sur la lune et ce simulacre avait été réalisé par Stanley Kubrick himself.
(Voir également Le Projet Blair Witch - http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Projet_Blair_Witch)

A titre personnel, je comprends bien l’aspect perturbant – voire la répulsion,
cf. la chronique de Jean-Marc Morandini ce matin sur Europe 1 - de ces fictions qui n’en sont pas tout en en étant – ou de ces documentaires qui peuvent apparaitre comme du Canada Dry. Je voudrais juste rapprocher cette démarche de celle de Borges dans de nombreuses nouvelles. C’est particulièrement le cas dans Examen de l'œuvre d'Herbert Quain (Fictions) – et dans toute la première partie du Jardin aux sentiers qui bifurquent - où Borges fait un examen critique d’un livre virtuel, explique là où l’auteur a gagné son pari, là où il échoue.


Autre chose. Ce "documentaire" est diffusé dans la grille de Canal + dans une section intitulée Avant-première. Si j’ai bien compris, cette partie est alimentée par des films de cinéma (fiction ou documentaire) pour lesquels Canal + a négocié les droits exclusifs de diffusion en France. Le film ne sera donc pas projeté sur grand écran, mais trouve sa place à la télévision, sur la « chaine du cinéma ». Personnellement, je trouve cela logique, et même salutaire. Et se situe dans la logique des évolutions de production et de diffusion ; elle va dans la droite ligne de la théorie de La longue traîne (
The Long Tail), et des nouvelles façons de concevoir la distraction audiovisuelle. Extrait de l’article du Monde ci-après.

« Endemol, Warner Music, September Films, l'Indy Racing League, Gong Mangas ou le National Geographic ont d'ores et déjà signé avec Joost. Au delà de ces gros acteurs du marché, ce système permettra également de créer et diffuser un flux de télévision à moindre frais. Bientôt donc, plus de chaînes de télévision, mais un immense catalogue d'émissions, de séries, de films, de spectacles et de documentaires que l'on consommera via sa prise téléphonique ou son câble optique, à la carte. »
PS : j'ai donc regardé - et j'ai trouvé cela vraiment bien - même si je comprends que la violence du propos puisse choquer.

lundi 22 janvier 2007

D’abord, il y a une rencontre…

C’est la rencontre de deux trentenaires qui se demandent pourquoi pas eux, qui s’ennuient - et qui rêvent encore… Une ambition, une intuition complémentaire. C’est assez simple et somme toute banal.

Nos problématiques sont également affreusement banales : pas d’argent, pas de fortune du coté de papa/maman/oncle d’Amérique, une famille à nourrir, des enfants, des responsabilités, un travail, une vie formatée - et quelques contacts.
Nous nous sommes dits : ‘passons une annonce’ : « Jeune société de production, cherche scénario, etc., etc. » Avec le raisonnement suivant : on trouve un scénario qui nous botte, on part à la recherche du financement, en activant une dizaine d’années passée dans l’ombre, etc. Le problème, c’est que très vite, nous nous sommes aperçus que les envois ne collaient pas vraiment avec nos propres envies et (disons-le) avec nos exigences. De plus, faire rêver pour ‘rien’ n’est pas vraiment le chemin que nous voulions suivre. C’est un cynisme que nous ne possédons pas – un défaut dans notre éducation, sans doute.

Nous avons donc retourné le problème : et si nous tentions le coup nous-mêmes. L’un de nous avait plusieurs romans écrits – dont l’un fut même publié (avec un prix à la clé !). Il était donc fort logique de nous pencher dans ce que nous avions en ‘stock’. Rapidement, la décision fut prise d’en adapter un. C’était il y a un an. Ce fut sa partie de travail. Nous avons donc mis en stand-by nos velléités de production, le temps d’avoir quelque chose de satisfaisant entre les mains.

Pour ma part, j’avais deux solutions : attendre, faire autre chose (mais quoi ?) ou essayer de participer en complément, à mon niveau. Je me suis donc mis au travail. Mon grand-père était menuisier. Quand il s’est installé à son compte, il n’avait pas de client. Il ne disposait que d’une seule chaise, qu’il démontait et remontait… Pour travailler, malgré tout. J’ai donc pris ma ‘chaise’ et à mon tour, j’ai réfléchi à tout un tas d’idées, de réflexions, d’analyses éparses… J’ai formalisé une méthode de travail, des niveaux de concepts, analysé les évolutions, etc.… Bref, fallait bien que je m’occupe ; je me suis pris au jeu.

Cela fait donc un peu plus d’un an – maintenant, nous nous confrontons à la réalité. Nous avons commencé à démarcher pour notre propre compte. Avec sous le bras nos espoirs, nos envies - et, je le crois, des trucs sympas.


« Notre ambition est démesurée et notre démarche, humble. »

vendredi 19 janvier 2007

Conclusion

Je m'inscris dans la logique exprimée par Les Cahiers du Cinéma en janvier 2006 - tout en allant au bout de celle-ci :

"De nouveaux modèles de production sont en train de naître (…). Parmi les modèles, une version lourde, inspirée des Studios hollywoodiens : des sociétés de financement et de commercialisation, qui passent commande de films à des producteurs-satellites et s’occupent de les rentabiliser sur tous les marchés."

Mais, en définitive, revenons (enfin) aux fondamentaux : une histoire, un projet intime, une réalité… et ceux qui sauront les mettre en forme, ceux qui posséderont le talent de voir par dessus les épaules des géants : (re)prendront le pouvoir.

Restera : les scénaristes, les réalisateurs - et les producteurs, pour unir tout cela, comme point de passage.

Les seules vraies questions face aux bouleversements actuels, et à venir, sont celles-ci :

- Cela affectera-t-il la façon dont on crée ?


- Cela affectera-t-il les histoires que l’on raconte ?

- Et si oui, comment ?

Au-delà de ce que nous proposons comme histoires, comme concepts, de notre propre fond… ce sont des questions que nous nous posons. Nous tâtonnons, essayons. Notre ambition est démesurée et notre démarche, humble. Nous vivons une époque charnière – sans doute autant que le passage du muet au parlant… Quoique moins "brutale", plus transitoire. Parce que plus complexe et plus profonde aussi.

La convergence des écrans peut permettre la convergence des talents. L’Homme a besoin de connaissance et aime les histoires. C’est dans sa nature. Nous pensons que sont les plus novateurs, mais aussi les plus rapides, les plus ambitieux, les plus prolifiques, qui survivront. Parce qu’en définitive…

"Il faut que tout change pour que rien ne change."



jeudi 18 janvier 2007

Un Peu de prospective (2/2)

La Révolution est en marche, la chronologie des médias va exploser – elle explose sous nos yeux (cf. la diffusion par Google du film Automne sur Google vidéo.) Les Majors risquent de péricliter comme Kodaks face à l'avènement du numérique. La ligne Maginot séparant le cinéma, la télévision, le documentaire est en passe d’être franchi – dévastée : de nouveaux puissants issus des télécommunications ou de l’Internet surgissent et vont tout engloutir.

Afin de capter le public, les abonnements, ou la publicité, les grands groupes de communication vont se fondre dans les industries de la téléphonie ou d'internet. En comparaison, le monde de la culture et de l'audiovisuel est un nain économique. Avec une technologie en phase avec l'évolution de la société, des compagnies telles que Microsoft, France Télécom ou Google, vont vouloir capter, happer, un marché publicitaire pour un public plus large, parce que plus disponible, plus facilement identifiable, identifié et atteignable.

Le cinéma devient alors un peu plus un produit d’appel pour ces groupes à l’image de ce que représente la Haute Couture à l’industrie du luxe, ou la Formule 1 à celle de l’automobile : un investissement marketing. Et les créateurs, les meilleurs techniciens seront employés à cela. Comme dans le Luxe ou la F1. Mais, tout se mêlera – plus d’étiquettes, plus de 'petit' et 'grand art', mais un média, un médium : et la forme idoine pour la raconter une histoire.

mercredi 17 janvier 2007

Alice est morte...

... et je suis en deuil.





Un Peu de prospective (1/2)

Le 16 octobre 2006, en illustration d’un article parue dans Les Echos intitulé Médias : les dinosaures font de la résistance, il y avait ce dessin : Un homme penché sur son ordinateur portable dit ceci à sa femme... "D'accord, avec les nouveaux modes de diffusion, je vais moins au cinéma, mais je vois plus de film". C'est là tout le paradoxe.

Le 14 octobre 2006, un article du Figaro (La MGM mise sur le cinéma indépendant), commençait ainsi :

"PERSONNE n'a encore trouvé la martingale. Avec la folie du téléchargement sur Internet, Hollywood redoute les conséquences d'une crise qui, comme pour la musique, pourrait vite détruire la valeur de leur activité. Depuis cinq ans, les studios tâtonnent. Faut-il produire moins cher, raccourcir, voire supprimer les fenêtres de diffusion - cinéma, DVD, télévision... afin de satisfaire un consommateur sans complexe vis-à-vis du piratage ? Ces questions restent en suspens."

La MGM, par la voix de son président, donnait la réponse suivante...

"Les grandes majors ne savent plus produire, leur modèle est mort. Depuis plusieurs années, elles sont dans une dérive des coûts mettant en péril leur rentabilité et menaçant leur équilibre économique. En revanche, la plupart d'entre elles peuvent s'appuyer sur des catalogues de droits recelant les plus grands succès du cinéma mondial sur plusieurs décennies et détiennent un savoir-faire marketing et de distribution sur lequel elles doivent désormais s'appuyer."



Si l'audiovisuel n'est pas global, mais multi-local, sans doute va-t-on vers une concentration des diffuseurs (cf. l'acquisition de YouTube par Google) et dans le même temps, une parcellisation – un éparpillement plus important encore, des producteurs.

mardi 16 janvier 2007

La naissance d'une idée, d’un concept, d’un film…

La naissance d'une idée, c'est simplement la résultante d'une réaction chimique neuronale. Ni plus ni moins. C'est l'agencement d'éléments divers et d'informations éparses, qui assemblés, enfantent. Cela se fait-il tout seul ? Oui, et non.

Oui, parce que c'est parfois indépendant, naturel. Non, parce que souvent, c'est aussi une analyse : on se pose un problème, une ambition, un objectif. Et on cherche. Mais, si on cherche, c'est toujours dans ce qu'on connait - ou, à tout le moins, parce qu'on en connait l'existence... Après, il y a le travail, l'approfondissement, la confrontation : le développement.

Or, dans l'audiovisuel, trop de ressources sont employées dans le développement (l’écriture d’un scénario à partir d’une idée, d’une envie), et pas assez (pour ne pas dire, inexistantes) dans la recherche d’idées à proprement parlées et leur confrontation au réel, à une démarche plus systématique. La recherche, c'est un travail jamais terminé en amont, toujours renouvelé. On ne perçoit pas nécessairement les mouvements de fond - mais une réactivité réelle se base sur la recherche, et non sur le développement. Elle permet de répondre virtuellement à tous les problèmes et les demandes. La recherche définit (idéalement) ce qui convient de développer.


Pour concrétiser notre pensée, nous classifions notre travail ainsi :

- Les idées en vrac – articles, envies, discussion, pistes à explorer… Elles sont pour ainsi dire jetées sur le papier, et conservées telles quelles. C’est une liste qui n’a pas d’autres ambitions que d’exister entre nous, pour nous.

- Les 'mémos', où l’idée énoncée, une note de lecture détaillée, un argumentaire… permet de laisser trace, et le cas échéant d’avoir une base pour proposition. Généralement, le mémo fait entre 2 et 3 pages.

- Selon l’écho obtenu, les mémos peuvent donner lieu à un concept. Ce dernier est constitué d'un contexte, du pitch, d’une présentation des personnages, d’un résumé des épisodes… (TV) ; et/ou développement de la mécanique d'un concept (TV) ; et/ou synopsis (cinéma).

- Enfin, la dernière étape, c’est l’écriture d’un traitement, d’un scénario


Deux éléments de réflexions complémentaires :


- Google investit 70% de son chiffre d’affaires dans la R&D. Si demain un nouveau moteur de recherche venait à être plus efficace, plus rapide, plus compétent… alors Google s’effondrerait. Toutes choses étant égales par ailleurs, comme disait Andy Groove, 'seuls les paranoïaques survivent'...

- Les salariés de Google se voient attribuer 1 jour ‘libre de droit’ par semaine (qu’ils peuvent cumuler) pour élaborer des projets personnels. Le management pense qu’il est préférable que les ingénieurs et les chercheurs travaillent sur des projets qui viendront alimenter à terme Google, plutôt que ceux-ci les quittent pour fonder leur start-up… Ils existent deux méthodes de management des ‘créatifs’ : donner des objectifs précis à atteindre (4 jours) tout en leur laissant une respiration personnelle (1 jour). Google News est né ainsi.



lundi 15 janvier 2007

Plus qu’une ligne éditoriale…

Mais, plus qu’une ligne, c’est une méthode de travail - simple, issue de l’expérience et de l’observation, qui est résumée ci-après. Pour répondre à la convergence des écrans, il est nécessaire de décloisonner, de faire converger les talents vers un but simple : grâce à un concept fort, un angle original, raconter une histoire humaine.

Le challenge ne signifie rien si l’homme n’est pas au centre de nos préoccupations. Ce ne sont ni les idées ni la technologie mais les personnes, qui les vivent, qui font la différence entre le potentiel d’un succès et un échec : parler de cœur à cœur au travers d’histoires sincères et vraies.

A cette fin :

- L’alchimie des rencontres peut, doit permettre l’émergence, économiquement viable, d’une ‘nouvelle vague’ dans l’industrie audiovisuelle en France. Les talents existent. De plus, les nouvelles technologies sont l’outil idoine qui permet d’être tout à la fois plus efficace, plus précis et plus rapide… En cela internet démultiplie le potentiel, la vitesse et les connexions.

- Nous avons l’esprit sentinelle - tout lire, tout voir, tout entendre : lecture de la presse, des revues spécialisées, des livres - sciences, politiques, artistiques… Mais aussi, savoir flâner chez les libraires, sur les ondes ou dans les festivals (cinémas, musiques, BD…).

- Il faut pouvoir animer un réseau de rabatteurs d’idées et de partenariats (journalistes, éditeurs, artistes…) afin que les mailles des filets soient suffisamment serrées et créer ainsi un appel d’air pour capter, happer les talents : les nouveaux, les anciens, les délaissés…

Tout cela et bien d’autre, afin de générer l’interaction de ces éléments et faire ‘jaillir l’étincelle de l’inconscient’.

Cependant, comme en toute chose, la notion de pitch, la production de concept, ne se suffit pas à elle-même. Bien sur que non ! Elle sert pourtant à construire sa propre sincérité avec comme point d’ancrage ces quelques mots. C’est l’alliage du travail conscient et inconscient, la volonté farouche d’aller au bout d’une idée... Tout le processus de création s'imbrique, découle de ce travail initial. Notre but est de démultiplier les propositions et les potentiels - d’agir en effet de levier et de croissance.

Nous parlions d'avoir toujours un vivier d'idées en soi, à coté de soi, une sorte de soupe organique où se rencontrerait perpétuellement des concepts, des fiches de lecture, des rencontres... : Nous voulons partager et créer un réceptacle à émulation, à émulsion.

vendredi 12 janvier 2007

Le Modèle Economique : Producteur Associé

En créant un vivier perpétuel de concepts, d'idées, et de contacts, le but est de démultiplier les propositions et les potentiels. Un travail de sélection en amont plus important, plus détaillé, doit permettre de se faire une idée très précise de ce que nous voulons retrouver sur l’écran et de comment y parvenir (contexte, références, personnages, construction du récit …). Après, c’est imperceptible - c’est une équation telle que le mystère d’une réussite, et plus encore d'un succès, reste entier.

Les sources de revenus de cette structure peuvent être détaillées ainsi :

- Un forfait pour la cession du concept - après accord de mis en développement.

- Un forfait supplémentaire lors de la mise en production.

Ces montants doivent permettre de couvrir les frais généraux – au demeurant relativement peu élevés : rémunération des associés, défraiements, documentations, divers (administratifs, etc.). Ils sont inclus dans le budget du film ; le producteur délégué peut, de ce fait, se rembourser dés la mise en production.

- % des RNPP du film.


jeudi 11 janvier 2007

Introduction & Modèle Economique (1/2)

« Ce sont les grands artistes qui font les grands marchands. »
D-H Kahnweiler

Nous vivons tout à la fois une mutation technologique (dématérialisation des supports, impact du numérique dans les salles…) et sociologique : l’envie de tout un chacun de disposer de l’œuvre répondant à ses désirs de l’instant, et ce quand cela lui plait, au déni de toutes contraintes et de la chronologie des médias…

Certes.

Mais, dans ce contexte, et pour répondre aux exigences de nouveautés et de rapidité, l’exercice d’une nouvelle démarche de production nous semble opportun.

Le Modèle Economique

Le vocable ‘producteur’ se distingue, en France, en trois métiers :

- Producteur Délégué,
- Producteur Exécutif,
- et Producteur Associé.

Force est de constater que les deux premiers sont bien souvent entremêlés – le producteur délégué est de facto producteur exécutif ; le producteur exécutif devient un super-directeur de production… Quand au troisième, il recouvre une réalité non réellement défini. Nous voulons profiter de ce flou pour nous concentrer sur ce que nous considérons comme notre valeur ajoutée : la Recherche et le Développement.

Nous reprenons à notre compte le modèle économique tel qu’exprimé par Thierry Ardisson (Le Point du 2 novembre 2006) :

« ‘L’homme en noir’ a créé Ardimages, une société dont l’objet est de vendre aux studios un « package » : une idée, un titre, un premier développement (…). Si l’affaire est conclue, Ardisson endosse le rôle de ‘coproducteur déléguée’ et partage 50% des recettes nettes. Il pilote l’écriture du scénario (…), a son mot à dire sur le casting mais il délègue à son partenaire le montage financier du film, la gestion quotidienne d’une équipe de tournage, la postproduction, le marketing… »

Nous pensons que ce type de répartition des taches rentre dans le process de la création audiovisuelle – qu’il peut être appliqué à l’ensemble du secteur : cinéma, télévision, documentaire, fiction… Cette démarche rejoint celle que nous développons depuis la genèse de notre projet.


Productions


Je mets en ligne une présentation idéalisée - et non idylique -, un cheminement un cadre théorique.
Ces quelques pages reprennent de nombreuses informations disséminées tout au long du blog – voire des post entiers. Il s'agit donc seulement d'une mise en perspective, et, je l’espère, cela fournit un cadre cohérent.

Je vais donc diviser cette présentation en 7 parties.

Le post de ce soir aura pour titre Introduction & Modèle Economique (1/2)

- Vendredi 12/01/07 - Le Modèle Economique (2/2) : Producteur Associé.

- Lundi 15/01/07 – Plus qu’une ligne éditoriale…

- Mardi 16/01/07 – La Naissance d’une idée…

- Mercredi 17/01/07 – Un Peu de prospective (1/2)

- Jeudi 18/01/07 – Un Peu de prospective (2/2)

- Vendredi 19/01/07 – Conclusion & Post-scriptum.


mercredi 10 janvier 2007

Isaac Newton


Gotlib racontait il y a peu le plaisir (la fierté, peut-être) à s'être retrouver un jour dans un train, en face d’un gamin qui riait en lisant La Rubrique A Brac. Bien sur, le môme ne le connaissait pas – mais le bonheur n’était pas de se faire connaître ou reconnaitre. Non, c’était seulement de voir un lecteur (qui plus est, un jeune lecteur) se marrer, tout simplement.

C’est finalement le seul vrai plaisir, la seule et unique fierté : que son ouvrage (ou sens artisanal) prennent son indépendance. Qu’il vive au-delà de soi, sa propre vie, qu’il passe de la simple expression à une transmission. Et que chacun en fasse ce qu’il veut.


Je me suis souvent interrogé sur le changement de statut d’un écrit lorsqu’il passe de la page dactylographiée à l’objet ‘livre’. On lit différemment selon que c’est imprimé tout chaud d’une imprimante (je ne parle même pas d’un manuscrit ‘à l’ancienne’) ou que c’est édité en bonne et due forme. Le regard change, l’exigence aussi, même si, paradoxalement, les mots prennent plus de valeur. Ils semblent être passés de l’autre coté pour se légitimer.

C’est assez marrant, mais je ne sais que faire de mes propres nouvelles. A qui proposer, comment faire - qu'attendre ?

mardi 9 janvier 2007

Millénium


Décidément, je passe par une période de baisse de régime, de décompression presque totale. Je suis à la croisé, je m'engage – et je suis déjà fatigué.

Faut dire que je me suis endormi vers une heure et demie. J’ai lu avec une délectation La fille qui rêvait d’un bidon d’essence de Stieg Larsson (Actes Sud).


Suis resté accroché, j’ai sursauté, frappé des mains quand l’héroïne s’en tirait, rigolé quand un bon mot apparaissait… Et heureusement que j’étais assis lors de la révélation centrale de l’histoire (j’allais dire du film…) parce que je ne l’avais pas vu venir. J’ai du relire la phrase au moins trois fois.

En fait, il y a dans ce roman plusieurs phases : durant tout le premier tiers du livre, on entre avec délectation – et tout lentement - en empathie avec les personnages. L’auteur prend le temps. Et c’est trés agréable. Ensuite, l’histoire débute véritablement. Et si malgré tout, il y a, au milieu du roman comme un ventre mou (le deuxième tiers), des langueurs inopportunes : les enquêteurs tâtonnent, et nous avec.


Et puis, tout s’accélère. Et là, c’est vraiment sympa.

Au-delà de l’histoire, l’auteur a trouvé en son héroïne un personnage. Et que plus que l’histoire, c’est son histoire qui importe. Le reste n’est que péripéties.

http://www.monde-diplomatique.fr/2006/11/CHOLLET/14147

vendredi 5 janvier 2007

Pour "Un Nouvel Hollywood"

Après avoir expliqué le fonctionnement des Studios américains, René Bonnell donne la conclusion suivante :

« D’essence pourtant artisanale, l’activité de production aux Etats-Unis se vit comme une véritable industrie. Il règne à tous les stades d’élaboration et de commercialisation du produit une grande division du travail (…) Cette situation génère des coûts de production élevée mais a d’heureuses conséquences sur la création. Une série de qualifications très fines interviennent ainsi sur l’un des moments du travail créatif et du processus de fabrication. Alors qu’en France on valorise volontiers une conception totalisante de l’auteur (…) cette approche est moins fréquente aux Etats-Unis où l’on aime découper les tâches de la création en recourant à des compétences extrêmement pointues. (...) Cette division du travail artistique explique en partie, à notre sens, la qualité du cinéma américain. » In La 25e Image, p.559

On a coutume de dire que le cinéma, s’il est un art, c’est également une industrie – ou plus exactement, c’est art nécessitant une industrie. C’est ici particulièrement flagrant – de théorie, nous en lisons la pratique dans le champ lexical utilisé. Les mots "commercialisation", "produit", "division du travail" et "processus de fabrication" côtoient "travail créatif" et "la création". Tout cela se confond dès lors dans l’expression finale : "division du travail artistique".

Les Cahiers du Cinéma de ce mois de janvier, pose la question qui fâche : Produit-on trop de films en France ?
http://www.cahiersducinema.com/article950.html. C’est un article vraiment très intéressant. J’en extrais les phrases suivantes :

« En effet, le phénomène de ruée sur les euros s’aggrave d’une très visible idéologie anti-auteur chez les responsables des télés et leurs fidèles zélotes dans la production mainstream. Les 648 nouveaux millions d’euros annuels ajoutés au financement du cinéma au cours des dix dernières années ne sont jamais pour les artistes. »

Mais le journaliste ne fait pas le rapprochement entre le titre de son article, ce qui précède et son propre constat :
« voilà que la quantité s’est retournée contre la qualité, et l’a détroussée comme au coin d’un bois. »

Loin de moi d’avoir une "idéologie anti-auteur" ou de magnifier le système des studios américain (à revoir le documentaire de Fédéric Benudis, Paris/Hollywood/Paris diffusé en octobre dernier sur Canal +). Mais force est de constater que le cinéma français se meurt de lui-même, d’une logique qui est arrivée à son terme. Et qu’il faut repenser. Comme l’a été le système il y plus de 20 ans et qui sauva le cinéma français.

Finalement, Les Cahiers de conclure : «
Aujourd’hui, les trois quarts de cette somme (74 %) – du compte de soutien - sont affectés à l’aide automatique, ce qui signifie que le compte de soutien renforce automatiquement les produits et les structures qui ont le plus de succès, qu’il travaille à accroître sans cesse la « bipolarisation », la fracture entre l’industrie lourde du cinéma et les voltigeurs de l’innovation artistique. La part dévolue à ces derniers, et qui du seul point de vue économique s’apparente à ce qu’on appelle, ailleurs, « recherche et développement », demeure beaucoup trop faible »

Il se trompe néanmoins dans sa définition, dans son application de la "recherche et développement" – et toute la difficulté est finalement là. La R&D dans l’économie traditionnelle produit des prototypes, qui, une fois validés, seront adaptés en produits. Or, un film est en lui-même un prototype. Dés lors, la transposition de la R&D industrielle au cinéma est un non sens. C’est économiquement irréalisable et irréaliste. Voire dangereux. A mon avis, c’est plus une adaptation pertinente de cette notion qui convient de penser. Une R&D audiovisuelle est plus une recherche au sens scientifique ou informatique - comme dans l'industrie pharmaceutique, l’univers du jeu vidéo, par exemple.

J’ai le sentiment intime que le cinéma tourne en vase clos et que cela l’asphyxie tant dans son expression que vis-à-vis des spectateurs. On dit parfois que Bill Gates n’aurait pas pu s’enrichir en France, que Google n’aurait pas pu exister en France. Pensez-vous que Tarantino aurait pu émerger chez nous ? Je ne le pense pas. Et c’est cela le problème. Pourtant, je suis certain que les talents existent. Ils sont là, palpables - ils sont dans l'air.

Il est déprimant de ne pas aller les chercher, de ne plus savoir les trouver, de ne pas avoir la curiosité intellectuelle de les débusquer… Ou alors que ce soit si dure à produire. J’écrivais il y a une semaine que pour moi, ‘
cycle intime se terminait... Un autre s'ouvre - mais vers où ?’

Wikipedia définit Le Nouvel Hollywood ainsi :
« Le Nouvel Hollywood désigne un mouvement cinématographique américain de la fin des années 1960 au début des années 1980, qui modernisa de façon significative la production de films à Hollywood. Ce cinéma, inscrit dans la contre-culture et influencé par le néoréalisme italien et la Nouvelle Vague française, se caractérise par la prise de pouvoir des réalisateurs au sein des grands studios américains ou majors et la représentation sous une nouvelle radicalité de thèmes alors tabou comme la violence ou la sexualité. Le Nouvel Hollywood renouvella également les genres classiques du cinéma américain (western, film noir) ou les "déconstruisit" en s'affranchissant des conventions de ceux-ci. La période relativement courte du Nouvel Hollywood est considérée comme une des phases les plus importantes du cinéma du point de vue artistique, et révéla de nombreux réalisateurs comme Francis Ford Coppola ou Martin Scorcese » http://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvel_Hollywood
Souvent, on définit Le Nouvel Hollywood par ses réalisateurs (Coppola, Scorcese...), mais notons le début de la définition ci-dessus : "Le Nouvel Hollywood (...) modernisa de façon significative la production de films à Hollywood."
Nous travaillons, un ami et moi-même à concrétiser tout ce que j’exprime à longueur de post – et plus encore, puisque nous sommes deux. Je pense que non seulement un Nouvel Hollywood à la Française est nécessaire, mais qu'il arrive à grands pas. Et nous voulons en être.
Nous en reparlerons la semaine prochaine. Ou pas.

(A noter que je ne pense pas à moi quand je dis « les talents existent ». Quoique, évidement).

jeudi 4 janvier 2007

Barrières psychiques


J’ai lu La Fin de la Télévision de Jean-Louis Missika. (En parallèle, lire cet article http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-651865,36-850367@51-821633,0.html )

Il y a plein de choses, bien sur ; je voudrais juste extraire ce paragraphe.

« Quand un individu est confronté à une information nouvelle ou à une opinion différente, il mobilise ses moyens psychiques pour filtrer, déformer ou évacuer ces dissonances. Son objectif principal est de préserver et de renforcer son système de valeur et sa représentation du monde, et certainement pas de se remettre en cause. »


A noter que ce n’est pas le point de vue de l’auteur, mais une donnée issue d’études de psychologie sociale concordantes (voir Le Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois http://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_trait%C3%A9_de_manipulation_%C3%A0_l'usage_des_honn%C3%AAtes_gens )


Mais ces simples phrases posent plus de questions qu’elles n’en résolvent. Ainsi :

Sommes-nous voués à ne parler qu’à nos semblables - qu’à ceux qui ont la même conception que nous ?

Comment transcender ces ‘barrières psychiques’ ? En nous-mêmes (pour recevoir) et dans l’auditoire (pour donner) ?

L’acte créatif – et tout ce que l’on peut faire - n’est-il pas plutôt un révélateur (au sens photographique) d’un inconscient collectif latent qui ne demande qu’à devenir un conscient assumé qu’une véritable découverte ?




mercredi 3 janvier 2007

Le vécu comme fondement


Un utilisateur anonyme a dit…
Ca sent le vécu tout ça. Le vécu inutile ?


Mélancolie.
mardi, janvier 02, 2007


J’ai eu ce commentaire sur Un Souffle plus loin. Et c’est étrange comme la ponctuation me met dans des abimes de perplexité.

Reprenons la phrase – mais sans le point d’interrogation : « Ca sent le vécu tout ça. Le vécu inutile. » De fait, pas de doute, le lecteur n’a pas aimé le texte. Dont acte. Après tout, c’est mon droit d’exposer, c’est son droit de ne pas aimer, comme de le dire. Ce n’est pas agréable, mais c’est le jeu. Encore une fois : dont acte. Je la remets dans ma culotte (ce n’est pas gracieux, mais j’aime bien cette expression de feu Renaud…)

Mais le point d’interrogation change tout.

Parce que, justement, je m’interroge : est-ce que j’ai jamais dis que le vécu n’était pas important ? Si tel est le cas, si jamais j’ai laissé entrevoir cela, alors vraiment mon expression est mauvaise, négligeable et stupide. Parce que je pense qu’il n’y a que l’intimité qui compte – tant au niveau des connaissances qu’au niveau des sentiments. Après - une histoire, un fait, une expression : ce sont des caches, des paravents, une paradoxale pudeur… Nous ne pouvons mettre que ce que nous sommes dans ce que nous écrivons. Et une grande part de ce que nous sommes n’est-elle constituée de ce que nous avons vécu ? Sinon, ça ne porte pas, nous ne transmettons rien. Cela ne sert à rien. Et même 'si tout est vanité', c’est une illusion qu’il est bon de garder pour soi, pour avancer, pour vivre, un peu (cf. le monologue d’Hamlet) - même dans le mensonge, même notre représentation n'est que théatre et non réalité.


Je voudrais en complément extraire à nouveau ce court passage d'Henry Miller dans Les Livres de la ma vie :

« On continue d’enseigner aux hommes à créer en leur faisant étudier les œuvres des autres ou en les laissant tracer des plans et des esquisses qui ne dépasseront jamais le stade de l’ébauche. On enseigne l’art d’écrire dans des salles de classe et non pas au cœur de la vie. On propose aux étudiants des modèles qui sont censés convenir à tous les tempéraments, à toutes les intelligences. Il ne faut pas s’étonner après cela que nous produisions plus de brillants ingénieurs que d’écrivains, plus d’experts industriels que de peintres.Je ne considère pas mes rencontres avec les livres d’un autre œil que mes rencontres avec les phénomènes de la vie ou de la pensée.»« Aucun artiste n’a jamais atteint la grande masse palpitante de l’humanité. (…) si écrire des livres, c’est restituer ce que nous avons puisé dans le grenier de la vie, dans les réserves de nos frères et de nos sœurs inconnus, alors, je déclare : Ecrivons davantage de livres ! »

Je l’avais déjà cité – ça reste vrai.

http://affinits-eclectiques.blogspot.com/2006/10/matthieu-viala-producteur-de.html

Post-Scriptum

Pour en revenir à la première partie du commentaire (« Ca sent le vécu tout ça ») les choses sont un peu plus compliquées ; la réponse est stricto sensu non, bien sur.

mardi 2 janvier 2007

Quelques livres...

Pas grand chose - je vous livre juste les trois livres que je lis en ce moment...

La Fin de la Télévision de Jean-Louis Missika (au Seuil). L'auteur explique (mais en mieux, en plus intelligent, intelligible et argumenté) tout ce que j'essaie de dire au long de ce blog. Nous vivons une époque passionnante : où convergenge les écrans - le numérique, qui "entraine une convergence des entreprises, et petit à petit, une confusion des métiers". A lire pour qui travail de prés ou de loin dans cet univers.


Dans le même ordre d'idée, La 25e Image de René Bonnell (Editions Gallimard) vient de ressortir en quatrième édition. (relecture pour les actualisations)


Et pour la distraction...