mercredi 4 avril 2007

Comme s'il en pleuvait... 2/2

Synopsis

Cette enquête se pose au confluent des industriels parmi les plus puissants de la planète (Microsoft, Google, News Corp, France Télécom, TF1, Viacom, etc.), des artistes les plus influents (cf. le discours de Martin Scorsese à la Cinémathèque Française le 26 septembre 2005) et des Etats (voir la norme Télévision Sans Frontière de la commission européenne ou la probable extension du financement du cinéma aux opérateurs de télécommunications, en France).

Elle se décline en deux axes.

Premier Axe

Relater dans le détail, par le biais d’intervenants, acteurs et observateurs, les problématiques liées à ces bouleversements : Communication, Technologies de l’information (opérateurs télécom, cablo-opérateurs...), Nouvelles Technologies (internet & logiciels) : trois industries qui se cristallisent sur un même terrain - nous.


- Boulversements techniques : impact du numérique & des nouvelles technologies - la convergence des écrans.

- Boulversements socioculturels – qui sont tout à la fois à la source et la conséquence de ces questions.

- Boulversements de modèles économiques différents qui convergent : quelles stratégies pour quelles sources de revenus ? (abonnements, publicités…)

- Web 2.0, web 3.0, communauté virtuelle, jeux vidéo et long train… Vers une nouvelle approche de la culture et du divertissement ?

- Cas particulier : La télévision aujourd’hui face à ces bouleversements – La fin de la télévision, est-elle réellement envisageable ?

Deuxième Axe

Tout en développant les points ci-dessus, nous pourrons faire le lien avec la question posée par l’Académie des Beaux-arts à l’automne 2004, dans leur lettre d’information : Quel avenir pour le cinéma au XXIe siècle ? Ou en d’autres termes : Le cinéma aujourd’hui nécessite une nouvelle façon de produire, de concevoir les films, et de distribuer… pour quel cinéma demain ?


Conclusion : faisons un peu de prospective…

Nous sommes en 2016 : - voir la fiction de Christian Jegourel en
lien ;

puis, en 2030 : cf. le livre de Jacques Attali, Une Brève Histoire de l’Avenir.

L’enquête se déroulerait sur 12 mois – comme une sorte de work in progress d’une période que nous considérons comme charnière (cf. le préambule à ce post)


Questions cadres…

Quelle est, d’après vous, la nature des enjeux ?
- D’un point de vue économique ?
- Et socioculturel ?

Quelle(s) stratégie(s) pour quel(s) modèle(s) économique(s), aujourd’hui et demain, pour :
- Les télécommunications ?
- Internet ?
- La communication et les médias au sens large et la télévision en particulier ?
- Pour les trois confondus en une seule industrie ?

En quoi la convergence des écrans et la généralisation d’internet à haut débit affectera-t-elle la nature des divertissements proposés ?
- Pour quelle façon de les financer ? Publicité, abonnement, autres ?
- Pour quelle façon de les produire et de les distribuer ? Quel avenir pour le cinéma au XXIe siècle ?
- Reste-t-il encore une place pour l’art ?
- Impact du numérique sur la production, la distribution et l’exploitation ?

Outre le fait de donner à l’ensemble une cohérence, ces questions visent également à souligner parfois les différences d’appréciation (entre Microsoft et Google, par exemple), voire les contradictions dans le discours des intervenants (entre les chaines de télévision et les opérateurs de télécommunication, les chaines de télévision entre elles…).

Nous pouvons néanmoins répartir nos intervenants (putatifs) en deux groupes : les acteurs (industriels, producteurs, distributeurs…), et les observateurs

Acteurs (rencontres idéales...)

Vincent Bolloré, Président du Groupe Bolloré (actionnaire majoritaire ou de référence de Direct 8 – chaine de la TNT – et du groupe HAVAS) Nouvel entrant dans le monde de la communication (publicité, chaine de TV…).

Thierry Ardisson, animateur et producteur de télévision. Nouvel acteur dans la production cinématographique - avec un modèle économique novateur en France.

Jeffrey Skoll, ancien dirigeant d’e-Bay, fondateur de Participant Productions - Nouvel acteur dans la production cinématographique US.

Brad Garlinghouse, senior ­vice-président de Yahoo ! Auteur de la note intitulée Le Manifeste du beurre de cacahuète - disponible sur ce
lien

Janus Friis et Niklas Zennström, fondateurs de Kaaza et de Sykpe, qui entendent révolutionner l'industrie de la télévision, comme ils l'ont fait avec la musique et les télécommunications. Il s'agit d'"allier le meilleur de la télévision au meilleur d'Internet" avec Joost-- in Le Monde du 29/12/2006.

Arnaud Lagardère, Président du Groupe Lagardère. « Groupe français, leader dans les Médias et les Hautes Technologies, Lagardère concrétise le mariage réussi entre deux univers complémentaires. Deux activités alliant créativité, modernité mais aussi deux domaines de souveraineté pour notre pays. Des champs d'action où le Groupe a démontré son savoir-faire et sa légitimité » - présentation du groupe sur son site internet.

Harry Sloan, Président de la MGM, qui déclara en octobre 2006 : « Nous, producteurs de Hollywood devons-nous poser trois questions : Qu'est-ce qu'une major, que sait-elle faire et que ne sait-elle pas faire ? »

Todd Wagner, 2929 Entertainment, producteur de Good Night and Good luck. Il propose pour les films les plus modestes une réduction, voire une fusion des fenêtres d'exploitation comme la salle et la vidéo.

Mais aussi : Stéphane Courbit, Président d’Endemol France. Tout simplement le plus important producteur de télévisions en France… ; Jean-Bernard Levy, Président du Directoire de Vivendi et Bertrand Meheut, Président du Directoire de Canal + ; Patrick Le Lay, et Etienne Mougeotte, respectivement Président et Vice-président de TF1 ; Nicolas de Tavernost, Président du Directoire de M6 ; Guy Verrechia, Président d’UGC, premier exploitant de salles de cinéma en Europe ; Luc Besson et Pierre-Ange Le Pogam, Président et producteurs d’Europa Corp...
Et encore, Jean-Philippe Tirel, Directeur Général de Wild Bunch, distributeur cinématogrpahique parmi les plus novateurs en France ; Guillaume Colboc et Benjamin Pommeraud, respectivement fondateur et producteur exécutif de Guyomcorp, nouvel acteur dans la production cinématographique, avec un modèle économique novateur en France ; Frédérique Dumas, productrice, chargée par France Télécom d’animer sa filiale de production cinématographique. Et encore... Warner, Google, Yahoo !, News Corps, Nicolas Seydoux, Président de Gaumont - premier producteur français ; Jérôme Seydoux, Président de Pathé, etc, etc…

Observateurs (rencontres idéales...)

Jacques Attali, essayiste et romancier, en autre… Pour un peu de prospective d’un des esprits les plus brillants de sa génération. En prenant pour base ses analyses parues dans son blog, ses éditoriaux et son dernier ouvrage, Une Brève Histoire de l’Avenir.

Francis Pisani, journaliste. Observateur des nouvelles technologies (cf. son blog ) et de leur impact dans la vie quotidienne…

Jean-Louis Missika, professeur à Science-Po Paris, essayiste. Auteur de La Fin de la Télévision, ouvrage dans le quel nous trouvons cette phrase : "Le numérique, entraine une convergence des entreprises, et petit à petit, une confusion des métiers".

René Bonnell, essayiste. René Bonnell a exercé la fonction de directeur du cinéma de Canal + (1984 – 1996) et de vice-président de StudioCanal. Il est l’auteur de la 25e Image, Une économie de l’audiovisuel, ouvrage de référence, dont la quatrième édition est sortie en décembre 2006.

Image & son

Les matières principales de ce documentaire sont les interviews accordées par les acteurs et les observateurs de ces sujets. Tout se joue donc dans la confrontation et dans le montage des discours. La position statique, intervention, face caméra, fond indéterminé, etc… nous impose de penser en photographe, avec un soin particulier pour le cadrage et la lumière.

Nous devons nous efforcer de définir un regard, plus qu’une image. Il peut être intéressant de prendre les contraintes budgétaires et formelles comme constitutif du documentaire ; en faire un parti pris stylistique en somme. En effet, nous parlons de nouvelles technologies, de numérique, de convergence des écrans, de façons différentes de produire… de leur impact sur notre vie et sur un art, le cinéma. Pourquoi ne pas tourner en numérique, selon les opportunités que peuvent nous donner le matériel disponible. Pour ce qui est des interventions étrangères (principalement aux USA), elles peuvent s’effectuer par le biais de webcam reliées directement à la caméra.


Post-scriptum

Le 16 octobre 2006, en illustration d’un article parue dans Les Echos intitulé Médias : les dinosaures font de la résistance, il y avait ce dessin : Un homme penché sur son ordinateur portable dit ceci à sa femme... "D'accord, avec les nouveaux modes de diffusion, je vais moins au cinéma, mais je vois plus de film".

C'est là tout le paradoxe.

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