Eloge de l'oubli
J'ai bientôt 35 ans, je bascule sur l'autre versant de ma vie. Et je fais l'éloge de l'oubli, de cette capacité à ne plus penser aux souffrances, à cicatriser malgré tout, malgré nous, inconsciemment, à oublier parfois jusqu'à ce que nous étions, les voyages, les prisons, les humiliations, les déceptions, des autres et de soi. Les parcours même dans le temps s'oublient. La vie reprend source dans notre coeur. Un jour nous nous éveillons, l'air est différent, un peu, pas de beaucoup, mais suffisamment pour continuer à mettre un pas, un simple petit pas devant soi. Parce que, parce que bon. Il n'y a pas de raison, juste une capacité à l'oubli intrinséque à l'humain. C'est aussi l'ingratitude, mais comment vivre sinon ? Nous ne le pouvons plus, nous ne le pouvons pas. Alors, nous oublions. Et c'est bien. Même si nous voulons attraper, emprisonnner nos souvenirs, pour s'espérer différent.
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