dimanche 30 septembre 2007

Le chant de la mission, John Le Carré

Attendu que tout livre de John Le Carré doit être lu.

Attendu que John Le Carré est l'un des plus grands auteurs vivants.

Attendu qu'il transcende le roman d'espionnage depuis L'Espion qui venait du froid (1963). De fait, ce n'est pas un auteur de roman d'espionnage.

Attendu aussi que la plupart des journalistes qui expliquent que John Le Carré est l'auteur de la Guerre Froide n'y entendent rien, expliquant même que c'était son "fond de commerce" - c'est à se demander s'ils ne recyclent pas les mêmes phrases, les mêmes critiques depuis quelques livres déjà : n'ont-ils jamais lu Single & Single ou Le Tailleur de Panama... Qu'importe.

Attendu qu'il convient de garder tout cela à l'esprit avant de lire ce qui suit - et que j'aime, j'admire, je vénère presque John Le Carré - : Le chant de la mission est un livre mineur.


La même critique de L'Express nous explique que "dès les premières pages, le savoir-faire de le Carré saisit le lecteur." Et c'est ma propre réserve : bien construit, clair - trop clair, trop apparent, la qualité, la densité du réel s'en trouve altérée.

Dans de nombreux ouvrages, l'auteur donner à lire, à voir, la vie - nul doute que Karla, Ted Mundy ou Justin existent, vivent, respirent. Pas de construction intelligible, si savante fut-elle, juste une relation de leur réalité, de la réalité humaine du monde, de notre monde. "Pas de ficelles", disait Carver. Pas de ficelles... Or, dans Le chant de la mission, tout tombe trop bien, à l'image de l'histoire d'amour entre Hannah et Salvo. Et si le dernier chapitre éclaire l'ouvrage, le rehausse, il n'en reste pas moins que c'est un livre mineur. Bien loin des deux précédents, La constance du jardinier et Une Amitié absolue... Plus proche de La maison Russie. Dommage.

PS : à écouter la chronique de Jacques Attali sur Europe 1 d'aujourd'hui - c'est le sujet du livre...

vendredi 28 septembre 2007

Choses vues

Chose vue et entendue...

Langue de Vipère Un : "J'ai vu un reportage à la télé, en Amérique, il y a une famille qui a eu 17 enfants !!!"

Langue de Vipère Deux : "En même temps ?!!??"


Je me suis senti trés seul...

dimanche 23 septembre 2007

Cerceuil et Fossoyeur



Juste un petit post pour vous signaler la parution, dans la collection Quatro, chez Gallimard, de la compilation du cycle de Harlem de Chester Himes, sous le titre de ses deux inspecteurs au surnom merveilleux de Cerceuil et Fossoyeur.
Lisez Chester Himes, lisez Chester Himes, lisez Chester Himes - ne serait-ce que pour savoir ce que c'est qu'une écriture issue de la rue, sans fioritures ni même affects, pour comprendre que la nature de la vie, de sa vie, impose au style, et au final, à l'oeuvre, plus que la meilleur imagination ne saurait accomplir...

samedi 22 septembre 2007

Des livres, des livres, des livres...

Petite revue des livres achetés ce mois-ci...(Et encore plein d'autres que j'ai reposé, que j'avais sélectionné, pour les laisser...)

Maria avec et sans rien, de Jaon Didion (Robert Laffont / Pavillon Poche)

Les démons de Gödel, de Pierre Cassou-Noguès (Le Seuil)

Le Chant de la mission, de John Le Carré (Le Seuil)

Champs d'ombres, de Cornelia Read (Actes Sud)

Et Nietzche a pleuré, de Irvin Yalom (Galaade Editions)

L'aube le soir ou la nuit, de Yasmina Reza (Flammarion)

Redemption Falls, de Joseph O'Connor (Phébus)

Freakonomics, de Steven D. levitt et Sephen J. Dudner (Folio)

La physique des catastrophes, de Marisha Pesel (Gallimard)

New thing, de Wu Ming 1 (Métaillé)

Mazarin, le maître du jeu, de Simon Bertière (Editions de Fallois)

Miles, de Alain Gerber (Fayard)

Destinée arbitraire, de Robert Desnos (Poésie, Gallimard)

Les rois écarlates, de Tim Willocks (L'olivier)

Bad city blues, de Tim Willocks (L'olivier)

Les fusils, de William T. Vollamann (Babel)

Richelieu, de Philippe Erlanger (Tempus)

Soit donc 17 livres, dont la plupart ne seront pas lu - du moins, pas tout de suite. Je suis un lecteur lent. Mais ils me rassurent. C'est une passion, qui reprochera à un collectionneur de regarder ses petits soldats de plomb, de jouer avec ses voitures factices. A tout prendre je devrais consulter. Mais je ne me raconte même pas ma vie à moi-même, alors, à un étranger, que je devrais payer, qui plus est à la place de mon achat compulsif de bouquin, ça va pas non ?

Et puis, ils sont là. Et je me sens peut-être moins seul, qui sait ?

La défaite heureuse de l'Hopital

Il y a quelques années, c'était la folies sitcom. Après le succès planétaire de Friends, 'les professionnels de la profession' voulaient nous en faire bouffer, du comique de situation, "expression, miroir de la société", lieu de liberté : on allé voir de qu'on allé voir, des auteurs libérés, dans un format court, différent, si nouveau... Mais aux US, vrais pros, eux savaient y faire... Une petite dizaine d'années plus tard, certaines productions françaises sont rediffusées sur la TNT, beaucoup ont été fort légitimement oubliées. Surnage H. Et Friends. A peine diffusée, à peine oublié - même pas.

Toute ressemblance avec la folie internet de la fin des années 90 - galeries marchandes virtuelles, B to C, B to B, sites communautaires - et la production aujourd'hui industrieuse selon la technique du "copié/collé", où l'on retrouve Microsoft comme inspiration culturelle - n'est pas fortuite, mais que la conséquence de la paresse intellectuelle et l'inanité humaine des diffuseurs...

Alors, moi-même frustré, amère ? Oui. Ça me déprime. Heureusement que je bosse en ce moment comme un taré, ça m'évite d'écrire.

Je vais vous dire la fond de ma pensée : le format doit être adapté à l'histoire que l'auteur, le réalisateur, le producteur... veulent raconter. Tout simplement.
Voir le travail d'Alexandre Astier sur Kameloot ; voir les Soprano, X-Files ou Urgence. Mais aussi, les Rocky ou la plupart des films de Scorsese.

Et non l'inverse.

Vous voulez de la nouveauté, tant dans la forme que dans le fond ? La Recherche sur le net, dans les fanzines, les livres, les études, la lecture totale, exclusive de TOUT. Et ensuite, trouver l'expression idéale dans la forme et le fond, de ce tout. Et les personnes idoines, pour faire.

Et sincérement, la couleur du sac à main du personnage, qu'est-ce qu'on s'en fout ?

Bad City Blues de Tim Willocks


Bad City Blues de Tim Willocks.

"Il faut lire ce roman noir déjanté, hystérique, unique", quintessence du genre, absolument, résolument, exclusivement, glauque, puissant, sexuel, pornographique, brutal, pervers, une décharge, de chevrotine, de délires, un tonnerre physique, psychique - et plus encore, peut-être, ou tout simplement, humain.

Oui, sans doute plus : l'expression totale, en soi, de ce qu'il y a de plus bas, pour, à la fin, une libération, la délivrance de notre histoire : de ce qui nous enchaîne, notre haine, le mépris total ; nos vices, notre perversité, comme expression, conséquence de nos morts, et dans l'action accomplie, se répandre, jeter son fardeau par la parole, et l'action exclusive, une punition accomplie.

samedi 15 septembre 2007

La Reine dans le palais des courants d'air de Stieg LARSSON - Millénium 3

Donc, voilà , enfin, après une longue attente, j'ai finis la trilogie de Stieg LARSSON, qui devient culte, Millénium, par son troisième et ultime volume, La Reine dans le palais des courants d'air .

J'ai déjà exprimé combien les deux premiers tomes étaient execeptionnels : des personnages que j'ai appris à aimer - Lisbeth et Super Blomkvist en tête, pris en étau entre crimes sexuels, maladie mentale, et, pour finir, espionnage, secret d'Etat et conspiration politique... Une grande fresque, un but : "Tout compte fait, cette histoire n'a pas pour sujet principal des espions et des sectes secrètes de l'Etat, mais la violonce ordinaire exercée contre les femmes, et les hommes qui rendent cela possible." Et c'est formidable.


Deux trois choses cependant sans déflorer l'histoire (voir le site d'Actes Sud en lien pour les 4e de couverture, je ne vous en dirais pas plus) : la densité et le rythme. Millénium 1 : 575 pages ; Millénium 2 : 653 ; Millénium 3 : 711. Prés de 1 200 pages, avec une même construction, un même rythme. D'abord, une trés grande lenteur, une certaine langueur, des détails précis, l'histoire fortement décrite de tous les personnages, même les plus utilitaires, qui prennent ainsi corps et coeur - une présentation lente, descriptive, une psychologie des gestes quotidiens, de l'histoire intime de chacun... Puis une accélaration forte, puissant, plus intense encore que nous avions pris notre temps, dans les 200/300 dernières pages, les actes, l'action, la concrétisation de leur être, une certaine violence, aussi - de l'utilisation particulière de la cloueuse à charpente, par exemple.
A titre personnel, je pense que La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette - Millénium 2, est le chef d'oeuvre de la trilogie. Ce dernier volume, est sans doute le moins glauque ; il est presque optimiste... Moins fort, moins puissant. "Lisbeth devient un être humaine à peu prés normal" disait DOA. Oui, ce fut un long chemin, elle fut longue la route, pour qu'elle accepte d'admettre l'Autre dans sa vie. Et peut-être aussi nous-mêmes.

jeudi 13 septembre 2007

Hourra !!!

Lire cela dans le Monde. Je n'ai qu'un mot à dire : le malheur des uns... Et une bonne journée, Une !

Line Renaud et les 78 tours...

Hier soir, en attendant France/Ecosse (demain, je me met au kilt...), il y avait, sur France 5 un documentaire sur Line Renaud, avec cette évidence. Elle a commencé sa carrière à l'époque du 78 tours. A l'époque de la dématérialisation de la musique, je ne sais pas vous - mais, ça fait un choc...



mardi 11 septembre 2007

American Gangster

Voir aussi le site du film

Aprés visionnage, j'aimerai qu'on m'explique, que vous m'expliquiez - j'attends votre éclairage - pourquoi quand je vois cette bande annonce, je suis tout excité, impatient de le voir. Et pourquoi je ne ressens plus cela devant le cinéma français. Pourquoi rien aujourd'hui me donne envie comme çà ? Loin de moi de penser que la France, c'est nul, que les auteurs sont mauvais, et autres billevesées... Mais pourquoi face au cinéma français, il y a un profond ennuie, une vraie lassitude. Je ne sais pas : la musique, les acteurs (mais nous, on a François Berléand...), le budget, sans doute. Je ne sais pas. Les italiens ont eu Romanzo Criminale (bon, ok, avec de l'argent US - la Warner, je crois - n'est-ce pas Mister Fred ?)... Oui, pourquoi, chers amis, je m'ennuie au cinéma ?

Des histoires de gansters, de politique, d'héroïne, de sexe et de violence : nous ne sommes pas la Suisse ! Nous aussi, on peut avoir des "based on the true story" Et qu'est qu'on a ? Un ersatz de cinéma Suisse (Même pas Belge, total respect, pour les Belges). Et dire, qu'on a même pas Godard. Je déprime sec.

lundi 10 septembre 2007

samedi 8 septembre 2007

Luke - La terre ferme


Luke - La terre ferme
Vidéo par Luke


J'ai trouvé cela superbe , tout simplement.

Moi, Autruche


Depuis mon retour de congés, je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, et plus profondement même, mais je me fous de plus en plus de tout, et de l'actualité en particulier - pas encore de tous.

Pour être exact : fondamentalement, je me fous de tout ce qui éphémère, de ce qui ne dure pas. Non de ce qui vous donne cette sensation durable, d'éternité, et qui vous construit, de fleur à fleur. Avant, j'étais concerné, je paraissais concerné, je m'intérressais aux soubressauts toniques, mais qui s'effacent. Plus maintenant. Aujourd'hui, j'élague, je disperse, je m'axe sur un seul but : un plaisir renouvellé, la lecture, le travail, le choix du travail, de ce qui est sous-jacent. Alors, finalement, en toute chose : je me fous des titres de Une.


"(...) "Comprendre, c'est aussi beau que chanter," même si cette compréhension ne doit être que figitive. (...) Dans sa geôle de Reading, Oscar Wilde découvre que l'inattention de l'esprit est le crime fondemantal,que l'attention extrême dévoile l'accord parfait entre tous les événements d'une vie, mais sans doute aussi, sur un plus vaste plan, l'accord parfait entre tous les éléments et tous les mouvements de la Création, l'harmonie de toutes choses. Et il s'écrie : "Tout ce qui se comprend est bien." C'est la plus belle parole que je connaisse." Le Matin des Magiciens.

« Tout est dans tout et réciproquement. » comme disait Pierre Dac.

jeudi 6 septembre 2007

Je suis le mec ultime !


Pas grand chose à écrire - ou plutôt de la flemme, du boulot, et tout, et tout... "Je suis le mec ultime !" C'est une phrase que j'ai prononcé à mon travail - rien de particulier, c'est juste que je trouvais la phrase marrante... ou navrante, c'est selon...

mardi 4 septembre 2007

Mazarin, Le Maître du Jeu



Je lis actuellement la biographie du Cardinal Mazarin, Le Maître du Jeu, de Simone Bertière.

Elle est for-mi-dable ! Dense, mais simple, pédagogue et enlevée, c'est une perpétuelle invitation à aller plus loin, à entrer par milles détours, dans les vies de Richelieu, de Louis XIII, d'Anne d'Autriche, de Condé, de Louis XIV ou du Cardinal de Retz. Mais aussi, à mieux comprendre la Cour, la Fronde ou la Régence.

L'auteure nous fait revivre avec maestria cette période si trouble, si dense, où les sentiments, la politique, les retournements d'alliance, la guerre, les émeutes... sont autant de décors à l'ambition, à des personnages plus grands que nature, comme seule la vie donne à percevoir, à approcher.

Elisabeth I était une mini-série anglaise fabuleuse - à quand une oeuvre identique sur notre Histoire, sur la Régence d'Anne-d'Autriche ?