Barbie recruteuse
Vendredi : appel d’une recruteuse pour une annonce à laquelle je n’avais pas postulée. Mon CV dans une base de données – et hop, un rendez-vous pour lundi soir - hier soir donc.
Je connaissais les questions, j’étais venu avec mes réponses… Je me suis dis que j’allais voir Barbie & Ken recruteurs. Je fus fort cordialement accueilli (« voulez-vous un café, un verre d’eau ? »). Une petite photo – clic, enfin, presque : numérique oblige, il y a moins de poésie. Salle un peu surchauffée, canapés deux places en cuir noir, table basse en verre...
(...) Question : « Quel est pour vous aujourd’hui le poste qui vous fait rêver ? »
Réponse : « Producteur de cinéma »
En une fraction de seconde se sont mêlés dans son regard : incrédulité, étonnement et un « Il se fout de moi » assez jouissif.
(…)
Question : « Que faites vous ici ?»
Réponse : « Pardon ? »
Question : « Oui, heu, pourquoi êtes-vous venu? »
Réponse : « Vous m’avez appelé. »
Cela me rappelle d’autres entretiens pour d’autres jobs - dans un autre temps :
Question : « Quel est pour vous l’emploi idéal ? »
Réponse : « Auteur à succès. »
Question : « Non, mais sans rire ! »
Réponse : « Sans rire – fallait pas poser la question. »
(…)
Question : « Comment vous voyez-vous dans cinq ans ? »
Réponse : « Riche. »
Bon, je n’ai eu aucun de ces travails – et là encore, je ne pense pas que je passerai l’étape. Mais cela n’a aucune importance. Je suis toujours épaté devant le conformisme des cabinets de recrutement et des recruteurs – toute expression de personnalité semble lissée, presque annihilée. Des Barbie en somme. Jolie - pinpante : fade.
1 commentaire:
Bravo !!
Il faudrait s'obliger à faire un truc comme ça au moins une fois par semaine.
Balancer les trucs tels qu'on les ressent sans biaiser !
Tu te présenterais à la présidentielle, je voterai pour toi !
Vive Hadrien !
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