Prisme
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Concepts
Une fois n’est pas coutume, ci-joint un concept de minisérie élaboré il y a prés d’un an, et peu à peu argumenté…
http://www.lepoint.fr/sommaire.html : « Quand Ségolène parle d’ « elle »Lors d'une réunion avec son cercle rapproché, Ségolène Royal a surpris ses interlocuteurs en parlant d'elle à la troisième personne: " Il faut la soutenir, dire qu'elle fait le lien entre le local et le national "... Cette scène inédite, et bien d'autres, font tout le sel du film de 90 minutes « Candidats » , réalisé comme une fiction par Mohammed Ulad et Isabelle Mandraud, qui sera diffusé sur Canal Plus mercredi soir. » © Le Point, 27/11/2006.
Extrait du blog de Guy Birenbaum – post du 28 novembre 2006 : http://birenbaum.blog.20minutes.fr/archive/2006/11/28/withe-vador1.html
« … les batailles et tractations internes en cours - batailles et tractations dans lesquelles François Hollande lui même se trouve désormais en difficulté - sont d'une violence inouïe. Pour sûr, en surface, l'image offerte est toujours aussi belle, lisse, pure et virginale. Mais quelques mètres plus bas, dans le marigot, loin des vieux éléphants, dont les carcasses déjà décharnées pourrissent, les crocodiles sont à l'œuvre et se déchiquètent déjà entre eux. Les Rebsamen, Dray, Peillon, Montebourg and co. (liste non exhaustive) sont en train de se "partager" les dépouilles dans un climat de haine aussi sourde que sauvage. »
La mise en perspective de ces deux extraits montre de façon on ne peut plus frappante la raison d’être de ce concept. Elle illustre la qualité d’un documentaire politique mais aussi ses limites intrinsèques. Si le documentaire permet d’imprimer la scène de la ‘troisième personne’, jamais il n’entrera dans les ‘tractations internes’, dans ce cœur, pour une simple raison : les portes seront fermées. Il recueillera des témoignages, des avis – mais il ne sera pas là. Prisme entendait à être complémentaire, à dépasser cette limite… Le voilà.
PRISME
Genre : politique fiction
Format : mini-série 52’ (x 6)
Concept : pitch & note d’intention
Contexte
Commentant les résultats d’un sondage, Le Figaro du 22 mai 2006 expliquait ceci :
« Loin de lasser les électeurs, la domination de ce duo [Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal] semble au contraire leur rendre goût à la politique : 63% se disent «intéressés» par la présidentielle, un score qui n'est en général atteint que dans les dernières semaines d'une campagne. Comme si, après avoir toujours connu, depuis la première présidentielle au suffrage universel, au moins un candidat sexagénaire, les Français attendaient avec impatience ce match de jeunes quinquagénaires. »
Pitch
‘ 100 hommes décidés peuvent prendre le pouvoir’ - François Mitterrand.
Prisme raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes dans leur conquête du pouvoir - là où les caméras s’arrêtent et que tout se réalise. Là où seul le prisme de la fiction révèle la vérité.
Ce récit retrace pas à pas la campagne électorale pour l'élection présidentielle 2007 des candidats du PS et de l’UMP - de la naissance de l’ambition au dernier discours d’avant premier tour. La préparation, la communication, les réunions, le marketing, les thèmes de campagnes, les basses œuvres, la préparation des meetings et des petites phrases, l’utilisation des people, le staff… jusqu’aux plages de calme du candidat : l’expression de toute la pate humaine pour et dans son accession au pouvoir. Relater sous forme de fiction les campagnes de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royale en miroir par deux journalistes du sérail – avec, pour en assurer la cohérence, le réalisateur.
Plus que tout, ce film se concentre sur l'aventure humaine extra-ordinaire d'un petit groupe d’hommes et de femmes. La volonté farouche et inaliénable du politique et les moyens mises en œuvres pour gagner.
La forme romanesque permet seule de mêler plusieurs points de vues, de faire le mélange de plusieurs personnalités, d’entremêler plusieurs univers, plusieurs campagnes en une seule : d’aller beaucoup plus loin que la voie documentaire classique en ce quelle révèle et dilate la vérité comme le prisme décompose et éclate la lumière.
Entre idéal et pragmatisme – sans pour autant être cynique : des hommes et des femmes veulent changer la société et pense avoir les moyens de leur ambition. Pour cela ils s’emploient à réussir, avec une volonté farouche, inextinguible. Absolue.
Pourtant, les protagonistes sont humains, profondément humains – et donc ambivalents, paradoxaux : ils doutent tout en étant forts de leur certitude, de leur destin.
A la fin, il n’en reste qu’un : mais on ne sait si le protagoniste gagne ou perd… la solution se trouve dans le cœur de chacun des spectateurs. Et dans le secret des urnes.
Note d’intention - Prisme
A travers leur blog, beaucoup de journalistes politiques emploie aujourd’hui une liberté de ton et de paroles tout à fait inimaginable il y a peu (cf. les blogs de Jean-Michel Aphatie, de Christophe Barbier ou de Christine Clerc, par exemple.) L’expression se désinhibe, presque se libère - elle s’épanouit à l’aube de la réalité : pourquoi la fiction ne participerait-il pas à ce mouvement ?
Nous proposons que l’écriture du scénario se déroule au fur et à mesure des soubresauts de la campagne électorale de 2007 – une écriture en direct par un ou des journalistes du sérail… (L’idéal serait d’allier deux journalistes politiques de la presse écrites, suivant chacun les deux principaux candidats à la prochaine élection présidentielle…).
Une incursion du cinéma-vérité dans notre réalité politique en quelque sorte.
Image & Musique
L’idéal serait de tourner en DV - le grain de l’image est plus granuleux, et le rythme de tournage doit être très proche de celui d’une campagne. Nous devons obtenir la même énergie. De même, nous imaginons la musique très pop, très électrique, très énergique, très dense, très euphorisante – avec en contrepoint, une musique de chambre très tendue pour les moments de repos et de solitude du candidat (pour s’en faire une représentation exacte, voir la photographie illustrant l’article d’Eric Mandonnet dans L’Express du 19/01/2006 et intitulé Sarkozy – Petits et grands secrets.
L’originalité de notre démarche par rapport aux séries télévisées diffusées prochainement sur France 2 ou Canal +, tient tant dans le sujet – une campagne électorale, la conquête du pouvoir, et non l’exercice de celui-ci – que dans la méthode d’écriture – développement du scénario en parallèle de la campagne véritable par un (des) journaliste du sérail (anonymat garantie) et un scénariste et/ou un réalisateur professionnel.
Post-scriptum
Citation de François Bayrou, dans Le Nouvel Observateur du 7 septembre 2006, à propos de son expérience de campagne présidentielle : « L'épreuve est rude, beaucoup plus rude qu'on ne le dit, souligne-t-il. Quand j'entends Ségolène Royal dire qu'elle n'a jamais été autant attaquée, je souris : ce qu'elle subit aujourd'hui n'est rien au regard de ce qu'elle subira demain.» L'élection présidentielle est une «essoreuse, prévient le président de l'UDF, on ne vous passe rien. »
Jean-Louis Missika, sociologue des médias et auteur de La Fin de la télévision (Seuil) expliquait dans L’Express du 18 mai 2006 : « Il existe une tradition française de révérence vis-à-vis des politiques. Je doute qu'en France on ait la capacité critique de la télévision américaine ou britannique. The West Wing n'est pas tendre avec le monde du pouvoir. »
A nous de nous inscrire en faux. Et de prendre l’initiative.
Suite à l’échec de l’Etat de Grace, Christophe Barbier, directeur de l’Express et consultant pour la série, faisait ce commentaire sur son blog (12/10/06) : « Comme Michèle (Fitoussi), je regrette que la France ne diffuse pas de séries politiques réalistes, "dramatiques", comme The West Wing, mais le propos de Grâce n'était pas celui-ci. En revanche, à vos stylos: il faut des scénarios! (…) La figure de Grâce n'a pas séduit le public parce que c'est ainsi qu'une présidente se serait comportée il y a quelques années, mais plus aujourd'hui. Tout cela n'est pas grave: on sait que la réalité dépassera, une fois de plus, la fiction. »
Je réponds : « La fiction est une passerelle pour la vérité » Hunther S. Thomson
5 commentaires:
Bravo... Brillant!
Ben, merci... Mais j'ai deux/trois problèmes :
1) L'échec L'Etat de Grace a fait du tort à toute ambition de ce type - même si c'est un peu court, c'est ainsi (cf. l'analyse de Christophe Barbier en fin de post) ;
2) je ne suis ni dans la sphére politique, ni scénariste... rien qu'un type qui a des idées comme celle-ci.
3) Une production, c'est - entre l'idée et sa concrétisation, deux ans. C'est donc un poil trop tard... Même si le principe peut rester le même pour plus tard, avec un regard rétrospectif, et que je crois l'analyse pertinent..
Et si on prend un nain aux cheveux bouclés, ça fera un carton !
1) En ce qui concerne l'Etat de Grace, ne t'inquiète pas, les chaînes ont la mémoire courte... Cela étant dit, ce projet rentrerait complètement dans la ligne éditoriale de Canal +.
2) Le créateur de West Wing, Aaron Sorkin, n'a aucun background politique. C'est "seulement" un type remarquablement intelligent et un excellent scénariste qui a su s'entourer de personnes compétentes ;
3) C'est vrai que ce sera un poil trop tard, mais peu importe, le jeu en vaut la chandelle!
4) Un nain aux cheveux bouclés???
Sisyphe, c'est quand tu veux pour donner de la matière à tout cela...
Suis ouvert à toutes propositions.
Sachant que je n'ai que mes idées et que quelques contacts indirects...
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