jeudi 21 septembre 2006

Virgule



J’avais prévu de vous parler de cryptozoologie – mais ce sera pour une prochaine fois…

Je vous encourage à lire le dernier post de Pierre Assouline – très instructif sur les mœurs littéraires (à ce propos, voir l’article de L’Express d’aujourd’hui, Carrefour des Editeurs, p.118-119).

http://passouline.blog.lemonde.fr/livres/2006/09/des_rumeurs_pas.html

(D’ailleurs, je vous encourage à lire quotidiennement le blog de Pierre Assouline…
http://passouline.blog.lemonde.fr/...)

Mais je voudrais rebondir sur ce passage (rien à voir avec ce qui précède) :

« Dès lors, Richard Millet se met au travail avec l'auteur. Littell se bat sur chaque virgule. L'éditeur le convainc d'alléger son manuscrit de quelque 60 pages, de corriger avec lui les anglicismes (il est de double culture franco-américaine) et de rajouter en annexe l'équivalence des grades entre les différentes armées (il a eu tort parce qu'on s'en fiche, mais peu importe). »

Ça, c’est intéressant – ce travail entre l’auteur et son éditeur : ‘se bat sur chaque virgule’, … Cette simple partie de phrase remplace toutes les hypothèses, les méthodes, les techniques : chaque virgule est importante, s’inscrit dans la logique d’une création, s’insère dans l’inconscient du lecteur (ou transpire de l’écran)… Ca vaut tous les cours du monde.

‘L'éditeur le convainc d'alléger’… Avoir l’œil extérieur, devenir cet œil - presque le troisième oeil : accoucher, se faire sage-femme... Faire que l'auteur sorte de lui-même, pour donner enfanter. Et puis vendre, bien sur. Voilà ce qu’est un éditeur (ou un producteur…).

1 commentaire:

Michel a dit…

Chiche ! J'adore les défis - parler du vide, quoi de plus réjouissant ?