lundi 31 juillet 2006

Fatigue

Je subis d’un coup la fatigue intellectuelle d’une fin d’année banale : lire, écrire, penser ou parler… tout cela se révèle attentatoire à ce qui reste de mon cerveau.
Bref, je prépare ma quinzaine déconnectée – vais emporter un roman d’espionnage (Empire State de Henry Porter, chez Calmann-Levy) ; vais acheter mon MP3 pour écourter The Strokes très très fort (l’intégral des enregistrements Coltrane/Monk sortant le 1er aout attendra). Et me prépare dans un no men’s land spirituel à prendre la résolution de l’année à venir : vivre, m’amuser, lancer des bouteilles à la mer, sans impatience ni espérance.
Finalement, ça a du bon la fatigue qui précède les vacances. C’est rester là, impassible aux choses et aux gens – presque à sa propre vie.
C’est être zen.

vendredi 28 juillet 2006

Ensuite, savoir écrire

Là, je ne sais pas.
Tant de signes, tant de volonté et tant de frustrations devant ce que nous sommes. Parce qu’écrire nous renvoie à notre propre impuissance, à notre qualité d’argile et d’eau.
Seule la légende du Golem me semble exprimer le but ultime de l’écriture : créer par le seul pouvoir des mots, la vie.
Non pas un monde, non pas des types, ni même des sentiments, encore moins communiquer. Seulement transmettre la vie - le souffle de vie. (
http://fr.wikipedia.org/wiki/Golem). La poésie, le roman… et peut-être jusqu’au courrier administratif le plus trivial… tout cela vise à créer en nous une relation avec l’esprit. Mais l’ambition tabou – si tabou qu’elle fut traduit en mythe : c’est d’être Dieu. Alors, comme des alchimistes, on cherche toute les combinaisons pour saisir l’ultime phrase.
Et créer.
Ou en d’autre terme voir la bande annonce ci-après.
http://www.sonypictures.com/movies/strangerthanfiction/index.html

D’abord, savoir lire

Savoir lire : c’est plus fondamental, tout aussi primordial que l’écriture. C’est l’essence même de toute ambition. Ca précède, ça vient avant le premier mot. Même si c’est une notion négligée, voire oubliée.

Trop axé sur soi, tout à sa délivrance de ne plus désirer le regard des autres, de ne plus le redouter, tout à sa prétention de s’assumer, il arrive un moment où l’on se jette, où l’on s’expose, enfin, au monde : on écrit, on se publie, on se fait lire. On ose.
Et pourtant, on ne s’oublie pas assez pour travailler vraiment. Alors, lire, ouvre les possibles – nous donne un legs : le reste n’a que peu d’importance et s’exporte, se transporte sur le travail, par le travail, sur la feuille. Lire nous apprend à vivre avec notre propre médiocrité.

Savoir lire, c’est chercher l’étonnant, ce qui éclaire notre intimité, ce qui reste en filagramme, ce qui se densifie, l’angle, le détour, l’à-côté, tout ce qui exprime réellement et dans sa vérité le monde des Hommes. Lire, c’est se poser des questions - et y répondre. Savoir lire, c’est être curieux, édifier des ponts entre nous et les idées, et les idées entre-elles - les livres entre eux. C’est créer sa bibliothèque – c’est l’édifier en un seul et unique ouvrage. Alors, elle devient peu à peu une extension de nous-mêmes, une création, un objet vivant, une expression.

Et puis, si le talent, la chance, le lecteur, l’autre ne nous suit pas, n’existe pas, reste confidentiel au bon vouloir de nos amis, il nous reste le souvenir et la construction patiente et acharnée de notre esprit, le bonheur d’avoir remplit jusqu’à plus soif notre corps, sans nous ennuyer et dans un incroyable espoir, dans ce mensonge : exister.

jeudi 27 juillet 2006

Affinités éclectiques

Donc le pourquoi et pourquoi faire… : Le grand poète et philosophe Jean-Claude Van Damme explique bien mon propos : il nous faut être aware (http://jeanclaudevandamme.free.fr/). Etre conscient, connecté… Avoir l’esprit sentinelle : être prêt à connaitre, être prêt à la curiosité, sur tout, de tous, et de toutes choses… Après, c’est une question de goût personnel, d’approfondissement et de capacité d’embrassement en quelque sorte. D’affinités éclectiques. Mes capacités sont limitées : donc voilà, ce ne sera pas un journal intime (quoique), mais un ensemble de notes, un fatras de réflexions, de citations, de lecture, de concepts, d’intérêts parcellaires aussi. Ce sera simplement un état à un moment donné de mon cerveau – je n’ai pas d’ambition autre que celle de me donner un outil intelligible de classement.
Mais alors, pourquoi pas un journal personnel ? Parce la nature même d’éditer sur le net me force à mettre au propre, à l'approfondir.
Et à garder trace. A partager aussi.

Ca commence comme ça

Je dois avouer que la technologie (ou plutot la mécanique de la technologie) me glace un peu - trop d'attention sur le faire sans doute, ou plus prosaïquement, une trop grande paresse intellectuelle. Donc, je m'aventure pour éditer quelque chose en ne sachant pas trop comment opérer... On verra bien - de tout façon, personne ne me lit, alors... Bon, voilà, je me lance, comme tout le monde.
Finalement, un blog, c'est un journal intime qu'on ouvre au monde, mais dont le monde n'a que faire.
Et pourtant, on écrit - j'écris. C'est assez bizard comme sensation. C'est comme ouvrir son cerveau à tous les vents. Que dire ? D'abord, le pourquoi et pour quoi faire.